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Chansons d'ici.

Rimes normandes.

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 2. un reflet de forêt

dans l'étang.

 4. Au rendez-

vous

du vent

 6. Les p'tits traits du retraité du Trait

 7. Je veux revoir ma Normandie

 3. Pleurs sur la ville

 1.

Rouen

 5. la complainte du vent

 SOMMAIRE

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ROUEN

Quand Rouen la tout en gris pleure en blanc son tourment

Les serments, les non-dits planent et s’accrochent aux brumes

Sur le pavé mouillé de souv’nirs miroitants

Nos adieux si fébriles font briller le bitume

 

On recueille en passant qui tombent des fenêtres

Diffus et volatiles les passions et les drames

Le brouillard est chargé de nos humeurs secrètes

Le ciel est oppressé de tous nos vagues à l’âme

 

La pluie bat le carreau de nos maisons anciennes

On contemple la bruine du fonds de nos mansardes

Quand le crachin chagrine la rengaine ou la peine

Nos maisons assombrissent et nos murs se lézardent

 

Et dans ta maison d’autrefois

Pleut-il encore aussi

De temps en temps ?

Est-ce que ta maison pense à moi

Ou est-ce que tu m’oublies

Depuis longtemps ?

Une lueur, un troquet, quelques artistes évoquent

Impressions et voyages, Flaubert, Londres ou le jazz

Un rêveur de comptoir alcoolique solliloque

Ses paroles évasives partent en fumée de phrases

 

Et ces mots-là naviguent sur la Seine immobile

Restent là, s’éternisent, en se mouillant d’adieux

Sur le pont des péniches amarrées à la ville

Qui se perd et divague et se noie dans les cieux

 

Mais le soleil renaît, dans le voile livide

Il se love aux contours de la Dame figée

Et la ville se délave et les vapeurs s’évident

Nos adieux s’évaporent... Et je suis oublié

 

                                             Et dans ta maison d’autrefois

                                                      Pleut-il encore aussi                                                                              De temps en temps

                                                      Est-ce que ta maison pense à moi                                                        Ou est-ce que tu m’oublies                                                                    Si loin de Rouen ?

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Rouen

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Le temps passe et pourchasse sans trêve

Toute vie, de l'aurore au couchant ;
À l’envers réfléchissent les rêves,
Projetés dans le flou des étangs.


 



Sur la berge se scelle et s'embrève
Chaque souche à son double troublant,
Rêve et temps font confluer leurs sèves
Sur le fil entre inerte et vivant.

Un reflet de forêt dans l'étang



Le reflet souligne et surélève

La forêt que l'horizon suspend,

Prolongeant dans les eaux, sous la grève,

Le tracé de ses troncs ondoyants.
 



Comme l'ombre esquisse et parachève
Les objets éthérés dans le vent,
Le concret s'alimente du rêve
Et le rêve est nourri par le temps.

 

   Pleurs

        sur la ville

Ton essence absente
Mes sens épouvante,
Plane sur le vide
Des rues crépitantes
Et pleure sur la ville


Je vais en vague itinéraire,
À la dérive, en solitaire,
Dans les rues veuves et familières,
Traversées d’ombres passagères ;

Place où les passants inconnus
S’en vont, s’en viennent, vers l’avenue ;
Ils s’évaporent aux coins des rues,
Trépassant sans t’avoir connue.




 

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Ternes venelles que tu tourmentes,
Terrasses de café que tu hantes,
Et ce pavé qui file en pente
T’évoque au fil de la descente ;

Les rues qu’en secret j’empruntais,
Le vieux quartier qui nous cachait,
Et les mansardes contemplaient
Ton pas dans l’allée qui dansait.

***
Les cieux, se souvenant de toi,
Font valdinguer de toits en toits
De longs adieux mouillés d’émoi,
Qui dégringolent au matin froid ;

Et mon tourment dans les artères
Couvre d’un voile funéraire
La foule morne et sans mystère,
Criblée de pluie grisante, amère.


 

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Pleurs sur la ville, enregistrement maison

Au rendez-vous du vent / La complainte du vent

C’est dimanche, hommes et femmes sont à la messe
Venue d’Outre-Manche, une brume épaisse
Dans les champs se disperse

L’eau de la terre et l’eau de la mer, dans les airs emmêlées
Ont formé ces nuages dansants sur le bocage






 

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C’est Dimanche,
La fumée noie l’horizon et la blanche avalanche
Avale les maisons
Dans les vapeurs s’enlise le clocher de l’église
Qui sombre et disparaît ...

 

Ils sont tous à la messe, mais moi qui suis païenne

Moi, je me promène, la fumée me caresse

À mes pieds se prosterne car je suis la princesse

Qu’on amène... Au rendez-vous du vent.

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Le Dimanche, 
L’humanité s’absente et les arbres s’enchantent,
Leurs insolentes branches protègent ma descente

Je lis sur le sentier qui s’insinue vers la mer
Le récit figé de l’inlassable guerre
Du temps triste et maussade cognant contre les arbres


Implorant le soleil, les branches de la haie
Se dressent et s’élèvent, comme des bras par milliers
Qui soulèvent le lourd manteau du ciel

Sur mon passage, le brouillard me recrache, en pagaille,
Des images de batailles, de barbares, de légendes
Au hasard de la lande…


Tout en bas sur la grève, sans trêve ni repos, sans remords
La mer mord dans la craie
Chevaux fougueux d’écume et de feu
Un galop de galets à l’assaut des falaises

Un cortège de goëlands, célestes messagers
M’annoncent en ricanant l’éminente arrivée
De sa majesté … le vent…

Ils virevoltent et rigolent, m’attirent en s’envolant
Farandole de points blancs piaffants et tournoyants
Qui m’invitent à glisser sur leurs ailes légères
M’invitent à valdinguer avec eux dans les airs

Mais debout,
Fidèle au rendez-vous
J’attends
Sa majesté … Le vent !



 

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Quand soudain je pressens la présence du vent dans mon dos. Le vent frivole se love à mon épaule, et ses suaves paroles courent et caracolent à mes tympans...

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"Je suis le vent frondeur, et partout je demeure
Je ne me ressource que de ma propre course
Je suis le courant d’air, et je suis au courant
De toutes vos rumeurs, partout sur la terre
Je suis vraiment savant, moi le vent

Silencieux je transporte la mélodie de l’eau
le chant de la nature, chacun de vos murmures
J’écoute et je colporte vos secrets, vos ragots
Et je claque les portes quand je suis mécontent
Je suis très virulent, moi le vent

Et je viens et je vais, libre entre tes oreilles
J’y dépose une idée, un air qui t’emmerveille
Une chanson que tu inventes, mais lorsque tu la chantes
Tu siffles et je repars... Chez moi, c’est nulle part
Et partout en même temps...
C’est évident, pour moi le vent

Je fais voler la mouette, je te mords et je fouette
Ta bien jolie silhouette... Du fond d’un coquillage
Je t’invite au voyage.

Tu as bien du courage
Car je fais peur aux gens.

On dit dans le village
Que je suis trop violent, moi le vent

Mais toi qui n’as pas peur, suis-moi dans les vapeurs
Au bord du précipice, je te tendrais la main
Viens ! C’est un vrai délice que de tomber sans fin
tomber sans fin
tomber sans fin
tomber sans fin
tomber
sans
fin

 

Un voyage ennivrant vers le pays du vent”

Le vent crie, tourbillonne, je ne m’accroche à rien...
Sur un flot de paroles je m’envole soudain…

Les petits traits du retraité du Trait.

 

Rap rural normand

(Ndla : Le Trait est une bourgade de Normandie, près de Jumièges, sur les boucles de la Seine) 

Un trou paumé entre deux pommiers de Normandie. Le retraité du Trait, après la traite, boit comme un trou. Pour pas qu’il boive de trop sa femme a tracé un petit trait sur sa bouteille de goutte. Arrive le temps que tant elle redoute: son mari vient de rentrer….

“Tiens, tiens, il y a un petit trait sur mon litron. Chérie, c’est toi qui l’a tracé ce petit trait ? Ah oui, t’as raison, tu m’l’avais tant répété que j’te l’avais promis. Tu vois la preuve que j’bois trop c’est qu’j’avais complètement oublié ce truc que tu as trouvé pour me faire arrêter.

Bon ben bon ben bon… Voyons voir ton satané petit trait…  C’est tout ? Ben dis-donc c’est pas trop trop ! C’est pire qu’les tickets d’rationnement aux temps l’occupation. Chérie c’est pô possible il est teuton ton traitement !

D’entrée, ton petit trait, j’le bois d’un trait, net… Comme du p’tit lait, d’une seule traite ! Oui mais bon, oui mais après? Après, après, après… Ben c’est toujours trop tôt, après!

Chérie, ton petit trait, ta limite elle est trouble… J’le vois double! Pour tout t’dire, j’en vois trois, des p’tit traits…. Bon ben bon ben bon, bon ben bon, le vrai des petits traits, objectivement, c’est l’dernier des p’tits traits, non?

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Version sonore. Avec accords en meuh majeur et tictac d'une montre

Chérie, il est raturé ton p’tit trait, c’est pas croyable, il est pas très très très très très très régulier… R‘garde, là y monte, là y descend… J’deviens taré, j’le vois partout ton p’tit trait… Ah ben là, j’le vois plus du tout ¡ J’suis avant le p’tit trait ou après le p’tit trait, là, qu’on m’dise...

Chérie… Tes p’tits traits ils m’causent bien du tracas… Et puis p’tête que j’étais distrait, mais ça a pas traîné, j’m’en suis tapé un autre, de p’tit trait!

 

Au train où ça va, le p’tits traits, j’vais louper l’bon rail ! J’vais m’vautrer… Ben tiens, v’là l’travail! Là j’suis complètement en retrait du p’tit trait… Oh la la la la Oh la la la! J’vais m’faire traiter!

 

Dis-donc chérie, c’est qu’tu l’as pas tracé à la craie ton petit trait! Et que j’te l’frotte, et que j’te l’frotte, rien à faire il m’résiste! C’est trop triste, mais à ma goutte va falloir qu’j’y rajoute…. DE LA FLOTTE !!!

 

C’est pathétique, c’est tragique, mais t’en fais pas, j’ai pigé a tactique, j’ai compris la stratégie…

Un petit trait…. De la flotte!

Un petit trait…. De la flotte!  

Un petit trait…. De la flotte!

Et ainsi d’suite et ainsi d’suite…

ET QUAND DE L’EAU Y’EN A VRAIMENT DE TROP

C’EST SUR MA FEMME QUE J’TIRE UN TRAIT

ET J’RETOURNE AU BISTROT    

Je veux revoir ma Normandie

C’est le pays qui m’a donné le jour

Et retrouver ma douce mie

Son air bovin qui invite à l’amour

 

Âme de viking gardant les pieds sur terre

Nous envahîmes vers l’an mil l’Angleterre

Pour se venger la pucelle fut martyre

L’ayant pas crûe les anglais l’ont fait cuire

 

Je veux revoir ma Normandie

C’est le pays qui m’a donné le jour

Et retrouver ma douce mie

Bonne laitière au mamelon bien lourd

 

C’est sûr qu’à c’t’heure on pateauge dans le beurre

Qu’il pleut comme vache qui pisse du Tréport à Barfleur  

Tonneau percé qui fait du goutte à goutte

Y a deux saisons, l’automne et le quinze août

 

Je veux revoir ma Normandie

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Je veux revoir ma Normandie

C’est le pays qui m’a donné le jour

Et retrouver ma douce mie

La croupe ferme du cheval de labour

Une p’tite bolée, un verre de calvados

Un p’tit coup d’cidre un’tartine de calendos

La surrincette avant le trou normand

C’est c’qu’on appelle “trip à la mode de Caen”

 

Je veux revoir ma Normandie

J’ai été vache avec toi, mon amour

J’ai bourlingué, j’ai fait ma vie

Et t’as les cornes maintenant pour toujours

Mais dis-moi où est Caen ? Dis-moi où et quand ? 

Quand c'est-y, quand c’est-y qu’on arrive ?

P’tête ben qu’oui, p’tête ben qu’non.... 

Ça dépend du temps

P’tête ben qu’oui, p’tête ben qu’non... 

Répète-moi ta question.

Version sonore. Bricolage maison

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