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Le jeu des cigognes.

Bonjour, je te propose de servir de "cobaye" pour une expérience littéraire un peu particulière, une sorte de livre-jeu sur le thème de la géographie humaine mondiale, un projet pédagogique conçu pour des classes de lycée. L'objectif est que les adolescents découvrent d'une manière ludique les différents modes de vie aux quatre coins du monde et observent comment les différences entre riches et auvres, hommes et femmes, se vivent dans chacune des grandes régions du globe. En un mot, un projet sur la réalité quotidienne des quelques 7 milliards d'êtres humains qui peuplent cette planète. 

 

Dans ce jeu, le protagoniste, c'est TOI. Tu endosseras l'identité d'un enfant que la cigogne aura déposé quelque part sur la terre... Pour savoir où tu es né(e), tu devras tirer deux dés (des dés classiques, à six faces). Le premier dé  indique la zone géographique (1, Afrique, 2. Inde, 3. Chine, etc.), et le second le niveau socio-économique de ton personnage. Cela nous donne 36 possibilités, 36 enfants différents nés dans des conditions culturelles et des lieux différents: si tu fais 2 et 1 au dé, par exemple, tu seras Aja, la petite dalit (caste des intouchables en Inde), mais tu fais 6 et 6, tu seras Peter, un enfant issu d'une famille bourgeoise des Etats-Unis. Le jeu se base sur des probabilités, des statistiques, chaque numéro "représente" une réalité vécu par environ 200 millons de personnes dans le monde (il y aura donc, en fonction des populations mondiales,  1 brésilien, 1 pakistanais mais 6 chinois, 6 indiens, et 1 seule représentante pour les pays d'Europe latine -France, Italie, Espagne et Portugal- : Carla, au paragraphe 6.4, le seul personnage qu'on peut jouer pour l'instant). Bien entendu, les deux sexes sont répartis à 50%, 18 filles et 18 garçons... 

 

Après avoir lancé les dés, tu devras lire le paragaphe correspondant à l'enfance de ton personnage et regarder les vidéos illustrant le thème en question. Le premier paragraphe s'arrête lorsque ton personnage arrive à l'âge de 14 /16 ans et doit effectuer ses premiers choix personnels sur son avenir. À la fin du paragraphe tu auras plusieurs options et tu décideras ce que ton personnage fera dans l'avenir (comme dans les "livres dont vous êtes le héros", si vous connaissez le principe), en cliquant sur les différentes options proposées. Tu devras aussi te munir d'un dé. À l'aide de ce livre-jeu, tu deviendras co-scénariste pour construire, au fil des paragraphes, la vie de ton personnage jusqu'à sa mort, et découvrir ainsi une autre réalité, ailleurs sur la planète. Un petit détail important: dans ce jeu il n'y a absolment rien à gagner, le but du jeu est juste d'expérimenter, de raconter une histoire et de réfléchir un peu sur le monde. Il n'y a pas non plus de "bons choix" et de "mauvais choix", et le texte gardera à tout moment un ton neutre, -même s'il s'agit d'assasiner quelqu'un !- Enfin, un petit conseil : je te recommande de jouer ton personnage en fonction de son univers culturel et de son contexte, et pas forcément toujours décider ce que toi, avec tes propres points de repères, tu ferais. 

Bien... Si tu n'as pas bien compris le concept, ne t'inquiète pas, tire 2 dés et va au paragraphe qui correspond à ton sort. Juste après les 2 vidéos. En t´heorie, il suffit de lire les paragraphes et de faire ce qu'on te demande quand viendra le moment.

IMPORTANT: pour le moment, tous les débuts de tous les personnages sont rédigés, mais seule CARLA (paragraphe 6.4) est publiée sur le site. Tu ne pourras pas, pour l'instant, "jouer" d'autres personnages. 

Regarde ces deux vidéos avant de jouer (la seconde est en anglais), et clique, sur le tableau, le résultat du tirage de tes 2 dés, pour savoir quel est ton personnage.

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3. Chine

2. Inde

1. Afrique

4. Asie musulmane

5. Amérique latine / Extrême-Orient

6. Europe / Amérique du Nord

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2.1 Aja
2.1
2.2
2.3
2.4
2,5
2.6
1.4
1.6
1.2

1.1. SANS NOM.

Ton personnage n'a pas de nom, il n'en a pas besoin, parce que ton aventure s'arrête là, En effet tu es mort(e) avant d'atteindre l'âge de 5 ans, comme 17,5% des enfants africains, 10 % de ceux d'Asie du Sud-Est, 6% de ceux du Proche et Moyen Orient, 4% en Europe orientale et Amérique latine... Ce taux n'est que de 0,5% dans les pays occidentaux. (source OMS 2000)

Si tu veux connaître la cause de ton décès, tire un dé: 

Si tu obtiens 1,2 ou 3, ta mort est directement líée à la malnutrition et au manque d'eau potable. 

4 au dé signifie que tu meurs d'une maladie causée par un moustique, dengue (600.000 morts chaque année), malaria ou chikungunya ; ou d'une autre maladie comme le SIDA (3 millions d'enfants infectés dans le monde), pneumonie ou tuberculose. 

Sur un résultat de  5, tu meurs dès l'accouchement ou à cause de problèmes de santé survenus dans les trois premiers mois après ta naissance. Dans 20% des cas, ta mère meurt aussi, en même temps que toi. 

Enfin, avec un résultat de 6, tu meurs par accident, domestique ou accident de la route, à cause d'une catastrophe naturelle ou à cause d'un conflit armé. 

FIN: retourne à l'index et joue un autre personnage. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1.2 GLORIA OU MENSAH

 

Actuellement, 86,7 millions d'enfants de moins de 7 ans ont passé toute leur vie dans une région en guerre, un facteur qui affectera leur développement cognitif, psychologique, social et physique et laissera des séquelles pour le reste de leurs jours. Dans le monde, 1 enfant sur 11 a déjà vécu au moins un épisode de conflit, à l'époque de la vie la plus importante pour le développement de son cerveau. 

"En plus des menaces physiques immédiates qu'affrontent les enfants pendant ces crises, ils risquent aussi de souffrir de profondes cicatrices émotionnelles, déclare la responsable d'UNICEF pour la petite enfance, Pia Britto. Les conflits armés privent les enfants de leur sécurité, de leur famille, de leurs amis, de l'école, du jeu et de la routine". 

Tu es un enfant (garçon ou fille) né(e) dans une région en guerre, dans le continent africain. Tire un dé pour savoir si tu es Gloria ou Mensah. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1.2 : Tu t'appelles Gloria, une fille née en RD Congo.

La guerre au Congo est la plus meurtrière de toutes les guerres depuis 1945, avec environ 5 millions de morts depuis 1996, un drame d'une ampleur consídérable, avec un million de réfugiés juste pour l'année 2013 et l'utilisation systématique du viol comme arme de guerre. La raison principale de cette explosion de violence est le contrôle des mines de coltan, un minerai nécessaire à la fabrications des portables, ordinateurs et tablets.  Sans les revenus liés à la vente illégale de ces minéraux, les différents groupes armés ne pourraient pas poursuivre leurs activités de guerrilla. 

Tu es une paysanne et tu vis avec tes parents et tes quatre frères dans un petit village. Ta famille est pauvre, très pauvre, vous avez à peine de quoi manger et devez faire tous les jours 10 kilomètres à pied pour aller chercher de l'eau potable. C'est précisément sur ce chemin qu'un jour a lieu un fait tragique qui va bouleverser ta vie à jamais. Tu as juste 15 ans, tu marches tranquillement avec ta mère et tes trois soeurs sur le chemin qui mène à la rivière, quand soudain s'approche une jeep avec quatre militaires. Ils vous proposent de monter dans le véhicule et de vous amener jusqu'à votre village mais votre mère, méfiante, décline l'invitation. Après, tout va très vite, ils abbattent ta mère d'une balle dans la tête et ils vous violent, tes soeurs et toi. Quand tu rentres chez toi, tu découvres avec horreur que d'autres soldats ont réduit en cendres ton village et massacré tous les hommes entre 15 et 50 ans, et parmi eux, ton père. Seuls les anciens et les enfants sont encore en vie, et tu retrouves ton petit frère, âgé de 7 ans. 

Tes soeurs, ton petit frère et toi commencez une marche longue et éprouvante en quête de refuge et d'aliments. Un véritable calvaire. Au bout d'une semaine vous arrivez à un camp de réfugiés, à 100 kilomètres de ton village. Au début tu penses que tu y seras à l'abri, mais rapidement tu déchantes, le camp est bondé, insalubre, vous êtes beaucoup trop nombreux et il n'y a pas assez d'aliments ni de tentes pour tous. Que vas-tu faire?

  1. La priorité, c'est ton petit frère, s'il ne mange pas dans les prochains jours, il mourra, et toi après. Pour obtenir le minimum pour survivre, tu es prête à tout, y compris à te prostituer.

  2. Les volontaires des différentes associations humanitaires du campement te demandent d'être patiente, et t'affirment que d'ici peu il y aura de nouveaux arrivages de vivres et d'abris. Tu attends un peu plus, en essayant d'éviter les problèmes. 

  3. Tu as entendu dire que dans des mines de coltan, à vingt kilomètres d'ici, on embauche des jeunes et des enfants. Ces mines sont aux mains des mêmes rebelles qui ont détruit ton village et tué tes parents, et les conditions de travail y seront à coup sûr épouvantables... Mais tu n'as pas vraiment le choix si tu veux survivre. tu t'y rends avec ton fère et tes soeurs. 

  4. Tu veux fuir de la guerre, coûte que coûte. Tu laisses à tes soeurs la charge de ton petit frère et tu pars du camp. Ton objectif est de passer la frontière et te rendre en Ouganda. C'est très risqué mais si tu y parviens, tu ne seras plus dans un pays en guerre et on ne pourra pas te renvoyer en RD Congo.   

Regarde ces vidéos pour mieux comprendre la situation: 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1.2. Tu t'appelles Mensah, tu es un garçon né au Soudan du Sud, Sierra Leone ou Somalie. Tu es un enfant soldat, comme 300 000 autres enfants dans le monde, la moitié d'entre eux en Afrique. A l'âge de sept ans un groupe de militaires a rasé ton village et massacré ta famille. Quelques jours plus tard, d'autres soldats de l'armée rivale t'ont trouvé entre les décombres. Ils t'ont donné à manger et t'ont proposé de les suivre pour venger la mort de tes proches. Tu as accepté et peu  après tu t'es retrouvé dans un camp d'entraînement avec une centaine d'autres enfants, certains de ton âge, d'autres plus grands. Pendant plusieurs mois on t'a appris  a te servir d'une arme, à obéir aveuglément, on t'a drogué et on t'a endoctriné. Ensuite tu as participé aux combats. Tu étais en première ligne à chaque bataille, tu n'avais aucune conscience du danger, à cause de la cocaïne qu'on t'administrait tu te sentais invicible. De combat en combat, le meurtre est devenu pour toi un acte banal, et l'armée, pour toi, est maintenant ta seule famille. 

 

Pendant 10 ans tu as tué, violé, torturé. À présent tu as 17 ans, la guerre est finie et ton camp est victorieux. Que vas-tu faire?

  1. Tu continues dans l'armée. Tu ne sais rien faire d'autre 

  2. Tu abandonnes l'armée et tu pars vers la capitale du pays.

Regarde cette vidéo pour mieux comprendre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1.3. KADJALI

 

Tu t'appelles Kadjali, tu es une fille et tu es née, comme 60% de la population subsaharienne, en zone rurale. Tu vis dans la pauvreté absolue: tu ne manges pas toujours à ta faim et pour obtenir de l'eau potable, tu dois marcher pendant deux kilomètres dans la brousse. Tu n'es jamais allée à l'école. Maintenant tu as 13 ans et tu as entendu dire que dans quelques semaines une vieille accoucheuse d'un village voisin va passer dans ton village pour pratiquer l'excision, c'est à dire l'ablation du clitoris. Toutes les filles de ton village sont passées par cette opération, absolument obligatoire si tu veux te marier un jour. On calcule que dans le monde environ 130-200 millions de femmes ont souffert une mutilation génitale, une pratique fréquente dans de nombreux pays d'Afrique, mais aussi présente au Moyen Orient et en Indonésie. Tu as un peu peur et tu te sens déconcertée face à cet événement parce que d'un côté tu comprends que c'est la tradition et que toutes tes amies sont passées par là, mais d'un autre, il y a quelques mois des infirmières d'une association humanitaire de la capitale sont passées par ton village et ont expliqué que l'excision était une pratique barbare qui ne respecte pas les droits des femmes et les prive de leur droit au plaisir. Que vas-tu faire?

  1. Pour toi, ces femmes de la ville n'ont aucune idée de la réalité de ton village. Tu décides de suivre la tradition et après, tu espères qu'on te mariera avec un homme gentil et attentionné. 

  2. Tu décides de fuir vers la capitale pour retrouver ces infirmières que tu as rencontrées. Tu te souviens du prénom d'une d'entre elles, Aissatou. Tu ne connais pas son nom de famille mais il ne peut pas y avoir tant de dispensaires et hôpitaux dans la ville, sûre de pouvoir la retrouver. Tu devras être trrès discrète, si tes parents te retrouvent la punition peut être terrible; et la capitale se trouve à au moins 100 kilomètres de chez toi. Mais tu es habituée à marcher: tu seras là-bas en moins d'une semaine.  

Regarde ces vidéos pour en savoir plus: 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1.4 SEKOU  

Tu t'appelles Sékou, tu es un garçon et tu habites, comme 60% % de la population d'Afrique subsaharienne, en zone rurale. Tu viens d'une des régions les plus pauvres du monde, qui souffre de façon régulière de crises alimentaires, sanitaires (dengue, malaria, SIDA, ...) et climatiques (périodes de grandes sécheresses, accentuées par le phénomène du réchauffement climatique). Heureusement, ton père est un des éleveurs les plus riches de ton village, tu as toujours pu t'alimenter correctement et tu es allé à l'école, dans un village voisin. Maintenant tu as 16 ans et tu dois faire des choix pour ton avenir.

a. Ton destin est tout tracé. Tu es le fils aîné et tu hériteras du troupeau, de la terre et de la maison de ton père, et tu administreras ce patrimoine du mieux que tu pourras. Tu te marieras avec Sanata, la plus belle fillle du village et peut-être un jour auras-tu une seconde épouse, comme le permet la tradition. 

b. La ville et la modernité t'attirent. Une fois marié à Sanata, tu chercheras à migrer vers la capitale, pour devenir commerçant ou ouvrier.

c. Il y a un lycée en ville, à 50 kilomètres. Tu essaies de convaincre ton père pour qu'il te permette de poursuivre tes études. Tu sais qu'il considère que cette dépense est trop élevée pour son budget -il faudrait te trouver une famille d'accueil en ville, payer une pension, des livres, le transport, etc- et surtout, une dépense inutile, mais avec un peu de chances, si ton instituteur insiste... Peut-être changera-t-il d'idée.

4. Un jour, tu tombes sur un tract de l'armée. Apparemment, ils recrutent : l'offre paraît intéressante, ils paient assez bien et comme tu sais lire et écrire, tu pourras devenir gradé assez vite.

5. Tu veux émigrer vers un pays riche du Nord. C'est très risqué et tu dois réunir beaucoup d'argent mais on t'a dit que si tu atteins l'Europe on ne pourra pas te renvoyer dans ton pays d'origine. Mais tu dois partir maintenant, tant que tu es encore mineur. 

Regarde cette vidéo pour mieux comprendre 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1.5. BAKARI

 

Tu t'appelles Bakari et tu es un garçon né en Afrique subsaharienne. Comme 40% de la population d'Afrique, tu vis en ville, concrètement, dans la périphérie d'une grande métropole, comme Nairobi, Johannesbourg ou Lagos. C'est un quartier un peu chaotique, construit de façon illégale dans les annés 80 par des migrants provenant de l'exode rural, mais qui a perdu son caractère de bidonville dans la décennie suivante pour devenir un quartier populaire, comme tant d'autres. Chez toi, tu as l'eau courante -un robinet partagé par trois familles au fond de la cour-, l'électricité et par chance, tu n'as jamais eu faim parce que ton père possède une épicerie. Tu es scolarisé, comme 50% des enfants d'Afrique noire, et le week-end, tu dois aider ton père à faire l'inventaire du commerce familial. Mais des fois, ce sont tes frères qui doivent travailler et toi tu peux aller jouer au foot avec tes copains, ta grande passion, ou faire un tour en mobylette avec les jeunes du quartier.  

En principe, ton avenir est déjà tracé, tu hériteras du commerce. Pour l'instant, vous arrivez à vivre humblement, mais vous n'êtes pas à l'abri d'un coup dur, en plus, si ton père venait à mourir, il faudrait partager les bénéfices avec tes petits frères, s'ils se marient et ont eux-mêmes des enfants, il n'y aura pas assez pour tout le monde. Soit tes frères, soit toi même devrez chercher ailleurs une autre source de revenus.  

Tu as 16 ans et tu dois choisir: 

a. Tu continues sur ta voie toute tracée et travailles dans la boutique de ton père. Comme tu es l'aîné, c'est logique que tu sois celui qui reprenne le commerce. À part ça, tu te marieras et fonderas une famille.

b. Tu veux absolument aller au lycée et même, si tu peux après, à l'université, même si tu dois discuter ferme avec ton père qui insistera pour que tu travailles au magasin. 

c. Tu veux migrer vers un pays du Nord. C'est très risqué et tu dois réunir beaucoup d'argent pour payer les passeurs, mais on t'a dit que si tu arrives en Europe, on te pourra pas t'expulser si tu as moins de 18 ans. Si tu veux voyager, c'est le moment ou jamais.

d. Un jour, tu tombes sur un tract de l'armée: en ce moment, ils cherchent à recruter. Les conditions décrites sont assez bonnes, ils paient très bien et comme tu sais parfaitement lire et écrire, tu as de fortes chances de devenir gradé assez vite. 

Regarde ces vidéos pour en savoir plus: 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1.6 FATIMA

 

Tu t'appelles Fatima et tu es née dans une grande ville d'Afrique du nord, comme Casablanca, Alger ou Le Caire. Ton père est ouvrier dans un raffinerie de pétrole. Ta famille n'est pas pauvre mais ce n'est pas non plus l'opulence et en cas de coup de dur, si ton père perd son emploi, votre situation pourrait basculer vers la misère. Tu vas au collège, tu as l'électricité et l'eau courante chez toi, tu n'es pas obligée de travailler même si régulièrement tu dois aider ta mère dans ses tâches ménagères, alors que ton grand frère peut sortir jouer au foot ou se ballader avec ses copains, sans aucune contrainte. Tu te rends vite compte ce n'est pas exactement pareil d'être un garçon ou un fille dans ton pays. À 14 ans, ton père ne te laisse plus te promener seule ou avec tes amies. Il est l'heure d'effectuer des choix, comment vois-tu ton avenir?

 

 a. Tu veux étudier. Tu essaies de convaincre te parents. Tu acceptes tout ce qu'ils te demanderont, porter le hijab (le foulard), toujours être accompagnée par quelqu'un de la famille quand tu sors, renoncer à aller au cinéma avec tes amies... Tu vas leur montrer qu'ils peuvent te faire confiance et comme ça ils te laisseront sûrement continuer tes études. Quand tu seras plus âgée et que tu auras un titre universitaire, ce sera plus simple de t'émanciper et tu pourras plus facilement décider par toi-même

b. Non seulement tu veux étudier, mais aussi sortir avec qui tu veux, t'habiller comme tu veux, et participer autant aux tâches ménagères que ton frère Karim. Tu ne comprends pas pourquoi tu as moins de droits que les garçons et tu n'es pas disposée à obéir à ce qui te semble être une injustice. Systématiquement, tu désobéis à tes parents, tu retires le foulard quand tu es dans la rue ou tu t'arranges pour voir tes copines en cachette.

c. Dans le futur, tu seras femme au foyer et mère de famille. c'est qui est le plus logique et habituel. Il y a plusieurs garçons qui te plaisent dans le quartier. Tu te marieras avec un d'entre eux, et comme il t'aimera aussi, tu pourras le convaincre de te laisser vivre comme tu l'entends pour te rendre heureuse. 

 

Regarde cette vidéo pour en savoir plus:

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2.1. AJA

 

Tu t'appelles Aja (qui en Hindi signifie "la non-née" ou "la chèvre", une des épouses du Dieu Shiva) et tu es une petite fille dalit, c'est à dire que tu appartiens au groupe des intouchables. Dans le système traditionnel des castes en Inde, le paria, ou intouchable, est une personne qui, selon les croyances hindouistes, est considérée en dehors des quatre grands "varnas" ou castes. Et en tant que groupe "hors caste", les parias, historiquement, ne peuvent effectuer que des tâches marginales. Ils sont journaliers agricoles, artisans de rue, blanchisseuses, domestiques. Ils sont traditionnellement isolés du reste de la communauté, et les autres classes doivent éviter tout contact physique avec eux, y compris le contact de leurs ombres. La discrimination envers les dalits existe encore aujourd'hui dans les zones rurales et dans la sphère privée, même si le système de castes a été officiellement aboli dès l'indépendance, en 1947. Les intouchables représentent environ 200 millions de personnes dans toute l'Inde, soit 16% de la population totale du pays.

Tu es née à la campagne, comme 70% de la population indienne, mais ta famille n'est pas sédentaire. En fonction des saisons de l'année, vous travaillez en tant que journaliers, bergers ou domestiques dans les granges des gros fermiers locaux ou vous mendiez sur les routes. Vous ne possédez absolument rien, ni maison ni moyen de transport, vous ne mangez pas tous les jours et bien entendu, tu n'es jamais allée à l'école. Depuis ta plus tendre enfance, tu vis dans l'indigence, la pauvreté la plus absolue. 

Sans aucun doute tu es née avec une triple malchance: tu es une fille en Inde, un des pays les plus pauvres du monde et les plus difficiles à vivre pour une femme, et tu es paria. 

À l'âge de 14 ans, tes parents décident de t'abandonner. Ils ne peuvent plus t'alimenter et pensent qu'ils ne pourront jamais te marier, parce que pour marier une fille en Inde il faut constituer une dot, et eux n'ont pas d'argent pour le faire. Ils sont donc partis un beau matin et t'ont laissée seule, sans te dire au revoir. Du jour au lendemain tu es devenue une mineure à l'abandon, comme environ 100/150 millions d'autres enfants dans tout le monde. 

Lance un dé pour savoir de quelle manière ils vont t'abandonner: 

1 et 2:  Ils te vendent à un proxénète de la ville. Tu vas vivre l'enfer de la prostitution infantile.

3 et 4: Tes parents te laissent sur la route, avec quelques pièces de monnaie dans la poche, à l'entrée d'une grande ville. 

5 et 6: Ils te laissent à la porte d'une ferme qui appartient à une famille de riches propriétaires terriens, qui jouissent d'une bonne réputation dans ta région. Tu deviendras domestique.

Regarde cette vidéo pour en savoir plus:

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2.2. SARANYA

 

Te t'appelles Saranya (ce qui signifie “soumise” en hindi) et tu es une fille indienne, qui appartient à la caste Shudra, celle des serfs, des journaliers agricoles qui travaillent dans les fermes des grands et petits propriétaires contre un logement et de la nourriture. Les shudras représentent environ 75% des hindous, la majorité de la population du pays. Selon la mythologie hindouiste les trois premières castes, celle des brahmanes (prêtres), des Kshatriyas (soldats, aristocrates) et des Vaishyas (commerçants), sont apparus à partir de la tête, des bras et des cuisses du Dieu Brahma, et ensuite est née la quatrième et dernière caste, à ses pieds (d'où est né aussi le Ganges, le grand fleuve du Nord de l'Inde). On dit que les membres de la caste shudra sont humbles et soumis et ne connaissent pas de défauts comme la passion ou l'avarice. Traditionnellement, les shudras étaient de paysans sans terre, les propriétaires de caste supérieure leur fournissait logement et nourriture mais ne leur versait pas de salaire, et les shudras ne possédaient aucun bien à léguer en héritage. Leur condition sociale était proche de l'esclavage, mais avec quelques différences toutefois: ils n'étaient pas considérés comme des marchandises et ne pouvaient pas se charger de tâches jugées impures. Ces tâches étaient réservées aux dalits, ou intouchables, un groupe en dehors du système de castes, encore plus pauvre et plus discriminé que les shudras.

En théorie le système de castes a été aboli dès l'indépendance de l'Inde, en 1947. La réalité est tout autre, dans un village reculé comme le tien, la tradition fait loi. 

Tu vis, comme 70% de la population  indienne, à la campagne. Tes parents sont agriculteurs au service d'une famille de caste noble qui possède tout, les terres que vous cultivez et la modeste cabane où tu habites avec ta famille. Très peu de choses ont changé ce dernier siècle par ici, vous vivez dans un état de pauvreté absolue, sans électricité, ni voiture, ni même bicyclette ou mobylette, de toute façons il n'y a pas de routes pour aller jusqu'à ton village, et tu dois parcourir à pied plusieurs kilomètreds pour aller chercher chaque jour de l'eau potable à la rivière. Tu es analphabète, comme 52% des filles et 30% des garçons de l'Inde, l'école est beaucoup trop loin et depuis ta plus tendre enfance tu as dû aider ta mère et t'occuper de ton frère cadet. Maintenant, tu as 14 ans: depuis un an ou deux, tu te rends compte que tu plais aux garçons. Ils disent que tu es jolie. Dernièrement, tes parents parlent de te trouver un mari. Mais ils n'ont absolument rien pour constituer une dot, et sans dot, en Inde, les filles ne peuvent pas se marier. 

Comme 30% des femmes indiennes, il s'agira d'un mariage arrangé par tes parents, sans que tu puisses choisir. Et tu te marieras avant l'âge de 18 ans, comme 30% des filles de ton pays (7% d'entre elles ont moins de 15 ans), et 650 millons de filles dans le monde entier, c'est à dire une sur cinq. 

Tire un dé:

Sur un résultat de 1, 2 ou 3 -> C'est un mariage avec un homme beaucoup plus âgé que toi, d'un autre village, à 50 kilomètres. Tu ne connais pas du tout cet homme, tu n'as jamais vu ne serait-ce qu'une photo de lui, tu le connaîtras le jour de la noce. Quand tu demandes à tes parents des renseignements ils te répondent inlassablement que tu devrais te réjouir parce que ce n'était pas évident de trouver un homme disposé à se marier avec une fille sans dot. 

Résultat de 4, 5 ou 6 -> C'est un mariage avec un garçon de 20 ans, qui est d'une condition sociale un peu supérieure à la tienne, parce que sa famille possède une maison et quelques terrres. Il s'appelle Vadish, il habite dans un village voisin et tu l'as déjà vu une fois, de loin. Il est plutôt mignon. 

Tu peux accepter ton mariage avec l'époux que le dé vient d'indiquer. Mais si tu refuses ce sort tu as deux options : 

- Fuir vers la ville. Mais se retrouver seule et sans ressources dans une mégolopole comme Dheli, Calcutta ou à Mumbay, cela peut se révéler très dangereux, surtout si tu es jolie. 

- Chercher un représentant de l'autorité pour qu'il essaie de convaincre tes parents d'attendre que tu sois majeure pour te marier. On t'a dit que la loi interdit les mariages d'enfants et tu aimerais que quelqu'un explique à ton père toutes les sanctions qu'il risque s'il ne respecte pas tes droits. Une de tes voisines connait une femme de la ville qui est avocate et qui aide les filles dans des situations semblables à la tienne. Mais tu as très peur de l'appeler, comment réagira ton père si une femme de la ville vient mettre son nez dans ses affaires de famille? Et s'il se rend compte que c'est toi qui a appelé l'avocate, il risque d'entrer dans une colère noire, te frapper et même te tuer, qui sait. 

Va au paragraphe qui correspond à ta situation:

  1. Tu acceptes de te marier avec le vieux. 

  2. Tu acceptes de te marier avec Vadish.

  3. Tu ne veux pas te marier et tu t'enfuis. 

  4. Tu ne veux pas te marier et tu appelles la'vocate de la ville. 

Regarde ces vidéos pour en savoir plus : 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2.3 JAMAL

 

Tu es un garçon du Nord de l'Inde, de la régkion d'Uttar Pradesh Assam ou Gujarat et, comme environ 175 millions de personnes,  14% de la population totale du pays, tu fais partie de la communauté musulmane. Fait peu connu, l'Inde est le troisième pays qui compte le plus de musulmans au monde (derrière l'Indonésie et le Pakistan) et on calcule qu'il pourrait devenir le premier d'ici à 2050. 

Tu t'appelles Jamal, et quand tu dis ton prénom, tout le monde sait aussitôt que tu es musulman, une communauté souvent discriminée par la communauté majoritaire hindoue du pays. Les tensions entre les deux religions existent depuis toujours, et particulièrement depuis 1947, lors de l'indépendance et le départ des anglais. Une guerre civile a éclaté entre les communautés religieuses, qui s'est achevée par la partitition de l'Inde en deux pays: l'Inde majoritairement hindoue et le Pakistan islamique, qui à son tour s'est divisé en deux états, Pakistan et Bangladesh (à l'Ouest et à l'Est de l'Inde, respectivement). À l'époque, de nombreux indiens musulmans se sont exilés vers les nouveaux pays où l'Islam était majoritaire, mais beaucoup, surtout les plus humbles, sont restés en Inde. Depuis, la cohabitation est compliquée entre les différents groupes, des fois c'est la concorde, des fois le conflit, y compris la violence. L'Inde, le Pakistan et le  Bangladesh sont toujours ennemies et certains conlfits sont restés ouverts: par exemple au Cachemire, un territoire à majorité musulmane occupé par l'Inde qui connait de nombreux actes terroristes, ou le problème des migrations clandestines depuis le Bangladesh vers la province de l'Assam en Inde, un conflit qui a causé des milliers de morts et a entraîné la construction du mur le plus long de la planète, 3000 kilomètres le long de la frontière entre les deux états. 

Depuis une décennie, les partis nationalistes hindous sont au pouvoir en Inde et les discours ont changé, ils sont devenus ouvertement hostiles aux musulmans, les accusant d'être antipatriotiques et pro-pakistanais, et aussi envers les autres religions minoritaires (chrétiens, sikhs, etc). Les nationalistes du BJP ont tendance à confondre patrie et religion, et par conséquent trahissent les idéaux laïques du pays, qui prône l'égalité entre toutes les communautés et la rélégation du fait religieux à la sphère privée. En Inde du Nord ont lieu de temps à autre des épisodes extrêmememnt violents, des pogroms organisés par des fanatiques hindous pour détruire et massacrer les quartiers musulmans. Les événements les plus sanglants furent les révoltes de Bombay en 1993, qui firent 2000 victimes mortelles, toutes de confession musulmane, ou les pogroms de Gujarat dans les années 2002-2003, qui causèrent plus de 1000 morts et provoquèrent l'exil forcé de 75 000 musulmans.

Une de ces victimes mortelles était un de tes oncles. On l'a tué parce qu'il était boucher et les intégristes hindous l'accusaient de tuer des vaches, animal sacré dans leur religion. Pourtant, ton oncle n'avait rien fait d'illégal, il est absolument permis de sacrifier des animaux pour leur consommation, ton oncle possédait toutes les licences et autorisations requises.

Ta famille possède un restaurant où on mange, bien entendu, de la viande bovine, mais cet episode violent qui a vu la mort de ton oncle, c'était il y a plus de dix ans, tu étais petit et tu ne te souviens pas bien de cette tragédie. Depuis il n'y a pas eu d'autres conflit entre les diférentes communautés dans ta ville. Tu vis de façon assez modeste avec tes parents et tes trois frères dans un quartier musulman d'une grande ville, comme Agra, Lucknow ou Kanpur. Tu as étudié dans une medersa, une école coranique, à deux rues de chez toi. Ta famille est très religieuse, elle ne se mélange pas avec les autres communautés et vous sortez à peine de votre quartier. Toi, par contre, tu aimes te promener dans d'autres coins de la ville et tu es curieux de connaître un peu mieux le monde, au delà de ton ghetto. Maintenant tu as 16 ans et il est temps de penser à l'avenir: 

a. En réalté il n'y a pas grand chose à choisir: tu vas aider au restaurant familial et quand ton père sera trop âgé, tu hériteras de son fond de commerce. Tu te marieras avec une fille du quartier et tu auras des enfants. 

b. Tu aimerais quitter le ghetto et étudier dans une université publique. Tu penses que l'Inde est un pays laïc, et tout le monde doit y avoir les mêmes chances. Malgré la minorité nationaliste qui se trouve actuellement au pouvoir, tu sais que la majorité des hindous, au fond n'est pas raciste ni islamophobe. La preuve, le nombre si important d'acteurs de cinéma à "Bollywood", qui sont admirés par tout le pays. 

c. Tu es indigné par le sort de ton oncle et tu es préoccupé par la discrimination dont souffre ta communauté. Tu vas à la mosquée pour y recevoir une instruction politique et finalement tu décides de militer pour la cause de tous les musulmans de ce pays. Si tu veux, tu peux essayer de poursuivre tes études coraniques et devenir imam.   

Regarde cette vidéo pour en savoir plus: 

 

 

 

 

 

 

 

2.4 RAJIV

 

Tu t'appelles Rajiv (c'est un des noms attribués la fleur du lotus). Fils de petits agriculteurs de la vallée du Gange (por exemple le Punjab, le grenier de l'Inde) on ne peut pas dans ton pays te considérer comme pauvre, même si tes conditions de vie sont assez précaires. Tu n'as jamais connu la faim, tu es allé à l'école et tu as reçu des soins élémentaires (vaccins) au cours de ton enfance. Pourtant, depuis quelques décennies, avec la libéralisation sans frein de ton pays, l'agriculture traditionnelle est menacée et les petits propriétaires se voient de plus en plus obligés de vendre leurs terres pour devenir employés des grandes compagnies agroalimentaires internationales, à moins qu'il ne décident de migrer vers la ville. À 16 ans, il est l'heure de faire des choix. Comment vois-tu l'avenir?  

a. Tu veux te marier et continuer de cultiver la terre de tes ancêtres. De toutes façons, aucun étranger n'est encore jamais passé dans ton village pour acheter les terres de personne.

 

b. Tu veux te déplacer vers un autre village plus grand de ta région et proposer tes services dans une ferme moderne. Si les multinationales représentent le futur, mieux vaut t'adapter et devancer les événements.

c. Tu as des oncles qui vivent en ville. Ils peuvent t'héberger. Tu veux étudier coûte que coûte, quitte à financer tes études en travaillant.

 

Regarde cette vidéo pour en savoir plus:

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2.5. NIYATI

 

Tu t'appelles Niyati (un nom qui signifie "destin"), tu es une fille, et comme 30% de la population de l'Inde, tu vis en ville.  Tu aurais pu ne pas naître, ta mère a pensé à avorter quand elle s'est rendue compte lors d'une échographie qu'elle était enceinte d'une fille. On calcule qu'en Inde il "manquerait" 63 millions de filles. La raison de ces avortemements (dans certains cas, même des infanticides), c'est la dot que doivent payer les parents au moment du mariage de leurs filles. Une fortune. Les familles s'endettent pour réunir l'argent suffisant, des fois les dots peuvent mener à la ruine. Avoir de filles, c'est donc, en Inde, une grande malchance, comme le dit le proverbe hindou: "éduquer une fille c'est comme arroser le jardin du voisin".  

Cependant, ta mère a décidé de poursuivre sa grossesse, et tu es née. Tu ne peux pas non plus te plaindre parce que tes parents t'aiment et t'ont toujours bien traitée. Vous vivez dans un quartier de Bombay, de New Dehli ou de Madras, dans un petit appartement un peu petit et ancien, mais ce n'est pas bien grave, car vous êtes juste trois dans votre famille (tu es enfant unique) et tu as une chambre pour toi toute seule et même un portable. Vous avez l'électricité et une cuisine, mais vous partagez la salle de bains avec les voisins. Ton père est employé aux chemins de fer et ta mère, comme quasiment toutes les femmes indiennes, mère au foyer. Depuis que tu es née, tes parents ont une grande préoccupation: ton mariage. Tu en entends parler depuis que tu as l'âge de raison. Tes parents ont pu économiser, peu à peu, année après année, et ils pensent qu'ils peuvent te trouver "un bon parti". À 16 ans, ils te disent qu'il est temps de chercher un fiancé, pour l'épouser dans deux ou trois ans. Ils te laissent plus ou moins choisir le garçon en question, parmi quelques candidats qu'ils ont sélectionnés. L'un d'entre eux s'appelle Rahul, tu l'as vu deux ou trois fois. Un peu maladroit et timide, pas très mignon, mais il a l'air doux et plutôt sympathique, en tout cas plus que les deux autres qu'on t'a présentés. Mais tu n'es pas non plus particulièrement attirée par lui. Ta mère dit que c'est normal, le coup de foudre ça n'existe pas, l'amour c'est quelque chose qui se contruit peu à peu, au fil des années, après plusieurs années de mariage. 

Que vas-tu faire?

a. Tu cherches à mieux connaître Rahul avant de te marier. Tu lui demandes discrètement son numéro de portable et tu discutes avec lui sur watsapp. Si tu te rends compte qu'il n'est pas sympa, tu demanderas à te parents qu'ils annulent les projets de noces. Tu sais que tes parents ne veulent pas d'un gendre qui maltraite leur fille. 

b. Tu cherches à convaincre ton père pour qu'il te laisse étudier à l'université et remette tes fiancialles à plus tard. Tu lui dis que ton objectif n'est pas tant de travailler (la proportion de femmes dans des professions intellectuelles en Inde est très basse, juste 5% et pratiquement toutes viennent de l'élite socio-économoque du pays),  mais de côtoyer des jeunes gens de bonne famille et peut-être, qui sait, trouver un mari riche.

Regarde ces vidéos pour en savoir plus: 

 

 

 

 

 

 

 

 

2.6. ARJUN

Les classes moyennes, avec le prodigieux développement économique des deux dernières décennnies, se sont affirmées en Inde. Le gouvernement estime qu'il y a aujourd'hui plus ou moins 300 millions de personnes, c'est à dire 30% de la population qui vit avec plus de 100 dollars mensuels, le même nombre d'indiens qui vivent sous le seuil de la pauvreté absolue, avec moins d'un dollar par jour. 

Tu t'appelles Arjun (qui signifie "blanc", un des noms les plus populaires de l'Inde). Tu es un garçon moderne, né dans une famille peu nombreuse (tu as juste une soeur cadette) de petits commerçants, et tu vis plutôt confortablement dans un bon quartier d'une grande mégapole, comme Mumbay, Hyderabad ou New Dehli. Tu passes ton temps entre le lycée, les cybercafés et le cinéma pour voir des films "made in Bollywood". Maintenant tu as 16 ans et tu dois effectuer des choix pour ton futur. 

  1. Tu veux monter une start-up avec un copain, un petit magasin d'informatique et de téléphones portables. 

  2. Entrer à l'université, pour étudier médecine. 

  3. Choisir un mode de vie traditionnel. Reprendre le commerce de ton père et te marier avec la fiancée que choisiront tes parents. 

Regarde cette vidéo si tu veux en savoir plus. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

3.1. LIN

 

Tu t'appelles Lin et tu es une fille née en Chine, mais aucun document officiel ne mentionne ton existence: tu es ce qu'on appelle une « heihaizi », une fille née de façon illégale. Ta situation est directement liée à la politique de l'enfant unique menée par les autorités de la République populaire de Chine. Depuis 1979, le gouvernement de ton pays, le plus peuplé du monde, a décidé de réduire la natalité de façon drastique, et d'obliger les familles à n'avoir qu'un seul enfant par couple. La naissance d'un second fils n'est toléré que si les familles paient une taxe spéciale de 5000 yuans (environ 500 euros), équivalente à plus ou moins 4 salaires mensuels moyens. Dans le cas d'une naissance clandestine, il existe de nombreuses pénalisations, amendes pour les familles et même peines d'emprisonnment, et surtout, les enfants ne sont pas mentionnés dans le "Huku", le livre de famille qui permet, entre autres, d'accéder à au système de santé et d'être scolarisé. On calcule qu'il existe entre 10 et 15 millions de “Heihaizi” dans toute la Chine, surtout dans le monde rural, mais c'est très difficile de connaître le nombre exact, car les familles cachent les enfants par peur des représailles. 

  

Tu es donc une enfant qui "n'existe pas". Tu n'as jamais été scolarisée, tu n'es pas vaccinée, tu n'es inscrite sur aucun registre, En plus, comme ta naissance s'est déroulée dans la plus parfaite clandestinité, il y a eu quelques complications au moment de l'accouchement, tu as une jambe déformée et tu boîteras tout le reste de ta vie. Tu habites à la campagne, très loin d'une grande ville et, comme comme 10% de la population chinoise, tu vis dans une situation de pauvreté absolue.

Tu viens d'avoir 16 ans, ou du moins, c'est ce que disent tes parents - ta date de naissance n'est pas sûre- et voici les options que tu as. 

a. Tu peux décider de continuer de vivre dans ton village. Tu ne pourras jamais te marier, ni posséder de maison, et tu ne pourras pas non plus accéder aux programmes d'état contre la pauvreté et l'illettrisme, ni au système de soins. Pendant toute ta vie tu aideras les autres paysans du village dans leurs tâches agricoles, et eux en échange te donneront gîte et couvert. 

b. Quand tu seras majeure, tu décides de régulariser ta situation, une fois pour toutes. Ce n'est pas ta faute si tu es née de façon clandestine, et très certainement le Parti Communiste, dans sa grande magnanimité, finira par te donner des papiers et peut-être un emploi adapté à ton handicap. Du moins, c'est ce que te recommande l'instituteur de ton village, la personne la plus cutlivée que tu connaisses. 

c. Tu décides de migrer vers la ville pour tenter ta chance. On t'a dit que là-bas, les patrons des usines ont des problèmes pour trouver de la main d'oeuvre et ils engagent absolument tout le monde. Et s'ils te font un contrat, ils devront obligatoirement demander aux autorités de régulariser ta situation et de te donner des papiers d'identité. À ton avis, tu auras plus de chances d'être régularisée de cete manière, en passant par une entreprise, plutôt que d'aller toute seule au commisariat demander des papiers. Tu te diriges donc vers la ville: tu devras voyager clandestinement, comme tu n'as pas de papiers, tu ne peux pas acheter de billet de train, et tu n'as pas la permission de changer de province. 

 

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3.2. CHENG

 

Tu t'appelles Cheng et tu es un garçon né en Chine, dans un petit village, comme 57% de la population du pays. 

Depuis deux décennies, on assiste en Chine à un véritable miracle économique, cependant les paysans se retrouvent souvent en marge de ce progrès, ce qui crée une société à deux vitesses, une correspondant à la ville et à la richesse, et l'autre, rurale, plus pauvre. Environ 350 millions de personnes vivent avec moins de 1 dollar par jour, le seuil de pauvreté absolu, et l'immense majorité de ces personnes vivent à la campagne. Les revenus moyens y sont trois fois inférieurs à ceux des urbains et le taux de chômage y est très élevé, environ 20%. De nombreux ruraux décident de s'exiler vers la ville, où ils occupent les emplois les plus précaires ou fournisssent de la main-d'oeuvre  bon marché pour le secteur industriel. Depuis les années 80, on calcule que l'exode rural a touché près de 200 millions de personnes.

À 16 ans, tu apprends que les autorités ont décidé de raser ton village pour construire un barrage, un chantier gigantesque qui fournira de l'électricité à des dizaines de millions de personnes. Les habitants de ton village vont être expulsés, sans aucune compensation économique. Cette situation, malheureusement, est habituelle en République Populaire de Chine, où le nombre de paysans sans terre ne cesse d'augmenter (50 millions de personnes en 2011). Dans tout le pays, les paysans spoliés par l'état protestent, organisent des metings, essaient de faire valoir leurs droits. Ils sont très souvent violemment réprimés et les leaders de ces mouvements, emprisonnés. Mais la lutte continue, clandestine. 

Malgré ton jeune âge et le danger que cela rerprésentait, tu as participé à une manifestation, aux côtés de tes parents et de tes voisins. Mais une semaine plus tard, au lycée (tu étudies en ville, il n'y a pas d'école dans ton village), ton directeur te convoque à son bureau pour t'avertir : si tu continues de protester, il devra en informer le parti et tu n'obtiendras jamais le "Gaokao", équivalent au baccalauréat en Chine. 

a. Tu ne te laisses pas intimider  et tu participes à la prochaine manifestation, parce que tu considères que cette lutte est juste. 

b. Tu penses que les villageois n'ont absolument aucune chance de gagner, et toi, tu n'as pas envie de compromettre ton avenir pour un combat perdu d'avance. Tu décides de ne pas aller aux manifestations et de continuer tes études. 

c. Tu comprends que l'avenir, c'est ce barrage, pas ton village ni l'agriculture traditionnelle. Tu choisis d'étudier dans une filière technique, électricité ou génie civil, dans le but de trouver un bon emploi dans ce chantier gigantesque. 

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Ancla 1
Ancla 3

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