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LES PAS D'CHEZ NOUS.

Recueil de textes (paroles de chanson) sur les pays d'ici et les contrées d'ailleurs

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9. So far from you

10. Tout à l'égoût

11.  Funky Cocaïne

12. La boutique à Rafik

13. Fric frac

14. Japhet

15. Envers et contre tous

16. L'astronaute

1. Le pays des patchènes

2. Himno di Patchenia

3. La Marseillaise quartier Nord

4. L'Odyssée d'un paria

5. Les gens de l'Atlantique

6. Run and run and jump and fuck you Donald Trump

7. Un couscous et tous cousins (chanson Dr Folagroove)

8. Le mille et unième

SOMMAIRE

 

LE PAYS DES PATCHÈNES

Nous ne sommes pas d'ici
On nous l'a fait savoir et on nous l’a redit
On est nés rouge et noir, jaune ou rose un peu flou
Nos manières de barbares et nos allures vous gênent
Nous sommes les pas d'chez nous, nous sommes les patchènes….
Du pays patchène !

Notre patrie, nous la portons en nous
Entre le Pacifique et l'Océan indien
Bercée par les tropiques et les monts Caucasiens
Quand la pensée chemine par les sentiers du vent
Par la route de l'épice devant nos yeux s'étend
Le pays patchène

Nous ne sommes pas comme vous, nous n'avons pas de chaînes
Notre pays sans Dieu, sans maître et sans bannière
Est imaginaire, éphémère qui perdure
C'est un pays rêvé, un pays sans frontière
Qui ne connaît de loi que celle de la nature
Le pays patchène

Ma belle à peau rebelle
La couleur de tes joues c'est celle de ma terre
Dans ce monde à l'envers où le noir est lumière
Il n'y a pas d'étrangère, mon peuple est une famille
Sois ma « Mamma sister », sois ma fille, ma cousine
Suis-moi jusqu'aux confins vers le soleil couchant
Vers le pays patchène, le pays qui t'attend
Le pays patchène

La route est encore longue, aussi longue que la nuit
La roulotte cahote et les contrées défilent
Sans remords tu t'endors, surtout sans nostalgie
Mais laisse-toi guider par ces chevaux dociles
Et quand viendra l'aurore
Ce ruban de gravas sera pour toi de l'or
Qui bientôt nous amène
Vers le pays patchène

Ma belle, lève enfin les yeux
Il est là, devant toi, le pays merveilleux
Car le pays des pas d'chez nous
N'était qu'à deux pas d'chez nous

Car comme dit mon pote martiniquais « C'est quand t'y es qu't'es antillais »
Comme dit mon copain marocain « Un couscous et tous cousins ! »

Le pays des patchènes

maquette du duo Inopia 

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Allah moda, 

Allah moda, 

Allah moda

Des pas d’chez nous

Tutta la notte

Sin pantalone

Sin djellabah

Fait chaud là-bas

Dansa ma belle

Zwina gazelle

Sois pas rebelle

Sois pas cruelle

Moi je t’emmène

Senza problème

Au sud de l’Eden

Au pays… Patchène !

 

 

T’es fada, fatiguée

D’la civilización

Viva la liberté

La valich en cartonne

 

Si tu vaï piano piano

Vaï sano vaï lontano

Si tu vaï Speedy forte

C’est directos la muerte

 

Cien miles di razón

D’écouter la chansón

De la Jérusalem

Patchène

 

Salamaleikum Shalom

Benvenutto, Welcome

Israel en Bohème

Amen !

 

 

Siesta dans la journée

La noche la fiesta

Et dans la marmita

Mamma fait le mafé

 

Banzaï youpi Lolaï

Le zouk et pi le Raï

Et dans la caravane

Carnaval et ramdane

 

Cien miles di razón

D’écouter la chansón

Celle des romanichels

Patchènes

 

Are Krishna, Caraï

Viva Rastafari

Pas chances que Le Pen

N’y vienne ! 

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La Marseillaise Quartiers nord
 

Allons enfants des apatrides
Le jour sans gloire est arrivé
Contre nous Lepen, Sarkozy
Leurs discours sanglants prononcés

 

Entendez-vous dans leurs campagnes
Mugir ces féroces candidats
Qui veulent jusque dans nos bras
Arracher nos fils et nos compagnes

 

Alarmez les vauriens
Contre tous ces couillons
Niquons, niquons
Qu'un sang impur
Métisse la nation

 

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L’Odyssée d’un paria

(sonnet classique pour tragédie moderne)

Maudit qui, comme Idriss, de naufrage en naufrage,

Navigua de Libye jusqu'à Lampedusa,

Avant de repartir, de Charybde en Scylla,

Vers Rome, l’éternelle ennemie de Carthage.

 

Une sirène beugle aux abords du rivage,

Un oeil cyclopéen traque sa zattera*,

"Qui es-tu ? D’où viens-tu ?" Idriss ne répond pas :  

Il se nomme personne et n’est que de passage.

 

Quand, à Lampedusa, il scrute l’horizon,

Il rêve de s’enfuir de cette île-prison

Et de voguer sans fin vers des mondes nouveaux.

 

Mais l'Odyssée des gueux n’inspire pas Calliope ;

Idriss, comme le fil tissé par Pénélope,

Demain disparaîtra de l’immense écheveau.

 

*Zattera : terme italien. Radeau.

HIMNO DI PATCHENIA !

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Ils ont au fond du coeur d'archaïques attentes

Les songes et  les espoirs engloutis des Atlantes

Le caractère trempé aux foudres des naufrages 

Les yeux qui brisent l'âme et défient les orages

           On les croit terre à terre, résignés, apathiques

            Ils ont la tête ailleurs, les gens de l'Atlantique

 

De Lisbonne à Lorient, de Cadix à l'Irlande,

Ils ont bardé de croix leurs anciennes légendes

Leurs rosaires sont des ancres qui les amarrent au monde

Et qui clouent aux calvaires leurs âmes vagabondes

          On dit qu'ils sont dociles, fidèles, bons catholiques

          Ils ont le diable au coeur, les gens de l'Atlantique

 

 

Conscients que les paroles s'envolent aux quatre vents

Qu'un pleur n'est qu'une goutte dans le vaste océan

Beaucoup préfèrent se taire et noyer dans l'amer

Elixir le ressac des opaques chimères

         On les voit titubant, éthérés, éthyliques

        Ils ne font qu'écoper, les gens de l'Atlantique

 

Des fois on en voit un, débordant d'amertume

Qui se lève soudain, pour s'enfuir dans les brumes

Sans esquisser d'adieu, il part vers l'autre monde

Qu'il trouvera sûrement, car tout au bout de l'onde

       Il y a l'au-delà, l'harmonieux, nostalgique

       Enfer ou paradis des gens de l'Atlantique

Les gens de l'Atlantique

RUN AND RUN AND JUMP AND FUCK YOU DONALD TRUMP

 

Enchaîner trois foulées,
S’élancer,
Rebondir, et lever
Bien le pied.
Galoper puis sauter,
Recommencer encore
Dix fois d’affilée
Jusqu’au bout de l’effort
Vers la ligne d’arrivée

Hey toi le petit Blanc, allume ta télé
Et viens donc admirer le fabuleux spectacle
D’un destin qui se joue dans une course d’obstacles,
La finale des juniors du 110 mètres haies.

En juste 13 secondes ma vie va basculer,
Si je gagne la course
J’ai le droit à ma bourse
Pour l’université,
Dans 4 ans les JO…
Si j’arrive en dernier,
Je retourne au ghetto.

Hey toi le petit Blanc, pourquoi tu m’applaudis
Alors que t’es raciste ?
Parce qu’on vient tous les deux de Richmond, Virginie ?
Je ne suis plus négro quand je suis sur la piste,
Je deviens un espoir de médaille aux JO,
Une étoile filante qu’on accroche au drapeau.

Mais je sais ce qu’il y a sous ta tignasse blonde,
Mon examen à moi ne dure que 13 secondes,
Pour les autres matières
Les Négros sont des nuls…
On est bien trop stupides
Pour l’anglais, le calcul,
Nous, on est juste bons
À éclater des pierres,
À cueillir du coton,
À vous servir de mule
Et pour les plus rapides
À faire les canassons.

Le 110 mètres haies, c’est le refrain d’un rap
Qui trace en dix étapes les barrières à franchir
Pour briser ses entraves.
C’est une capoeira, la danse d’un esclave
Qui cherche à s’affranchir.
S’il va vite il s’échappe,
S’il tombe on le rattrape…

 

Mais voilà, petit Blanc, que la course commence :
Écoute un peu mon beat
Entre dans la cadence
Ça vole haut, ça va vite,
C’est l’histoire d’un Négro
Qui s’enfuit du ghetto…
Gentlemen… Ready… Go !

Mon tout premier obstacle est tatoué sur ma peau…

Hurdle* one.
Je suis noir, je suis pauvre, du fin fond du Dixie…

Hurdle two.
Ma mère fumait du crack et mon père est parti…

Hurdle three.
À l’école… Quelle école ? L’instit’ est en congé,

Hurdle four.
À part un mobil home, où c’est qu’on peut loger ?

Hurdle five.
Mon frère est mort un jour au cours d’une fusillade…

Hurdle six.
Des cops l’ont acculé devant une palissade…

Hurdle seven.
Mon frère avait un gun… Les flics en étaient sûrs…

Hurdle eight.
120 morts en un an, ils appellent ça bavures…

Hurdle nine.
Moi j’ai des flingues aux pieds et de la poudre au cœur…

Hurdle ten.

 

Je plonge à l’arrivée…. Et je suis le vainqueur.

Petit Blanc tu exultes et tu me cries bravo,
Mais surtout blondinet, abandonne tout espoir
De me voir brandissant ton putain de drapeau.
Je suis le négatif du rêve américain,
Je ne suis pas cheval, moi, je suis panthère noire,
Tout en haut du podium, je lèverai mon poing.

Run and run and jump, and fuck you Donald Trump.


(*Hurdle : une haie, en anglais.)

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Un couscous

et tous cousins ! 

REFRAIN :

 

Comme dit mon pote martiniquais :

« C’est quand t’y es qu’t’es antillais »

Comme dit mon copain marocain :

« Un couscous et tous cousins ! »

C’est la tribu d’l’mmigration

Qui a fondé cette nation

Du barbare au berbère

 Du lombard au Lambert

On est désintégrés

Par cette France en gris

Nos racines bétonnées

Dans des cités d'oubli

Dansons tout en couleur

Mélangeons les saveurs

Les odeurs et le bruit

Les épices de la vie

Les gens de mon quartier

Sont tous bien mélangés

Ils viennent de partout

 Ils habitent la cité

De béton et d’acier

Construite exprès pour nous

Rien que dans ma rue

J’ai connu

Tous les pays de l’ONU….

 

Et partout dans la ville

J’ai des frères de couleur

Des robeuhs, des purs beurre

Noirs et blancs pas très clairs

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LE 1001ème

1.

Je roule ma bosse et déblatère
Vérités fausses et poésies
Sur des pays imaginaires
Où vivent les djinns et les génies.

Les chameaux et les dromadaires
Ont bu toute l’eau du désert,
Et moi, j’ai mordu la poussière
Dans les lits vides des rivières.

Et t’es là qui bois mes paroles,
J’ai enrobé mes mots de sel
Pour t’abreuver d’idées folles
Contre un de tes baisers de miel.

 


Je t’ai raconté mille histoires
De Berbères et de barbares ;
Mais aujourd’hui, au grand jour,
C’est la nuit, c’est l’amour,
C’est l’éclipse
Ou c’est l’apocalypse,
C’est le mille et unième,
Le dernier d'mes poèmes…



2.

J’ai traversé le désert,
Et fait des paris stupides,
Comme chercher parmi les pierres
Le jardin des Hespérides
(désespérant !),

Comme avaler des vipères,
Bâtir des châteaux de sable,
Caressant l’idée improbable
D’apprivoiser les courants d’air.

En visitant tous ces pays
J’ai pu percer bien des mystères :
La rose des sables à ce qu’on dit
C'est de la bouse de dromadaire.




 

3.

J'ai divagué dans des naufrage / J'allais de mirage en mirage

Et j'ai rencontré les rois mages / Dans la médina de Csthage

 

Dans l'bazar bizarre de Gaspard / Je kiffais l'épice de Melchior

Pendant qu'au hasard Balthazar / me vendait du plomb pour de l'or 

Je mets cet or sous tes paupièrs / C'est l'Alhambra, c'est l'oasis

Al Andalus, terre de lumière / Dans le miroir de tes iris. 

 

C’est la danse,

L’insouciance

En cadence

Quand commence le reggae

J’ai le coeur en tenaille

Jah Rastafari

On était si bien ensemble

Le reste je m’en fous

I’m so far from you

 

Quand tu m’as déterré

Rappelé à la vie

Tu m’as ensorcelé

T’as fait d’moi ton zombi

Depuis je broie du noir

Depuis que t’es partie

Le lion est seul ce soir

L’entends-tu qui rugit?

 

Cette musique qui frappe

Qui tourne et qui résonne

Je sens s’ouvrir la trappe

Je sens le feeling down

Et par un coup de fouet

La magie de l’Afrique

Tout vient se démêler

Dans mes tristes tropiques

 

C’est la danse

Mes errances montent en transe

Quand j’écoute le reggae

Plus rien ne me fait mal

Jah Rastafari

Continuez de jouer

Ou je finirai fou

I’m so far from you

 

Ce reggae m’électrise

Me remue malgré moi

Il me crame et m’attise

Jusqu’au bout de mes doigts

Je ne fais pas d’effort

Le calypso me désarme

Il s’empare de mon corps

Et me vole mes larmes

 

J’ai ni haine ni révolte

Ni remords ni regrets

Toutes ces idée me sortent

En volutes de fumée

Qui planent autour de moi

Me renvoient les images

D’un lion blessé qui cogne

Aux barreaux de sa cage

 

Il se tord et bataille

Et tourne et vocifère

Comme nos âmes animales

Restent là prisonnières

Et nos âmes animales

Restent là prisionnières

Nos Zam zam zam

Nos zamzanimales

Fin de la danse

Le silence, la démence

Quand s’arrête le reggae

Il y a la mort qui s’installe

Jah Rastafari

Continuez de jouer

J’veux plus penser du tout

I’m so far from you

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premier jet de la chanson: Dr Folagroove, 98

So Far from you

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TOUT À L'ÉGOÛT

La boutique

à Rafik

 

 

C’est pas gai la galère,

De devoir balayer.

C’est pas gai la galère,

Le boulot d'l'’immigré.

C'est pas gai la galère,

Pauvre Idrissou,

T’en avais dans l'coco,

Tu balaies les caniveaux.

 

Tout à l’égout,

L'caca des canichous,

Tout à l’égout,

Dans les poubelles t’as de tout, tout, tout,

Tout à l'égout...

Qu’est-ce qu’tas dit, Idrissou ?

Qu'est-ce qu't'as dit Idrissou ?

T’as dit dégoût ?

T’as dit dégoût ?

Une poupée cabossée,  

c’est bébé qu’a cassé  

son joujou,

et des couches dégueulasses,

et des masses et des masses

de gadoue,

des capotes, des tampax,

des fleurs, des billets doux,

tout au fond de la crasse,

t’as parfois des bijoux.

C’est pas gai la galère (etc)

Des steaks hachés gâchés,

des cochons à moitié

mâchonnés,

 

des poulets périmés,

des rats qui grignotent les

chats crevés.

 

 

 

des rivières de plastique,

des forêts de papier,

des trucs nouveaux très chics,

aussitôt démodés.

C'est pas gai la galère (etc)

Des pubs et des journaux,

des brochures, des photos

d’pourritures,

 

des médocs, des mégots,

du mastic et des flots

de mercure,

des babioles, des gadjets,

que t’achètes et qu’tu jettes

aux ordures,

C'est pas gai la galère (etc)

des petits bouts d'planète

qui s’effritent, s’émiettent à

toute allure.

Poussière à la poussière,

tu peux en être sûr,

la poubelle c’est ton revers

et c’est ta signature,

 

Poussière à la poussière,

tu peux en être sûr,

très bientôt l’univers

va payer la facture.

C'est pas gai la galère (etc)

Tout à l’égout,

Les couleurs

Les modes et les valeurs

Le courroux

Tout à l’égout

Le monde et son odeur

Immonde de dégout

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Funky cocaïne

Saveur fluor
À mes babines,
Trip qui se tord
Et crie famine,
Strass électrique,
Exquis déclic,
Point à la ligne…
Cocaïne

Elle me sidère,
Me tombe à pic,
Pour d'éphémères
Transes elliptiques,
Cette friandise
Hérisse irise
Mes deux narines…
Cocaïne

Quand je déraille,
Quand je m'étiole,
Un feu de paille
Et je décolle,
L'inspiration
Se fixe au long
De la vitrine…
Cocaïne

 


Sucre glacé,
Qui fond, qui crame,
Rêve éventé
Qui me condamne,
Inhalation
Transpiration
Palpitation
Qui s'accentue
Fais attention
Qu'elle ne te tue,
Sans payer d'mine…
Cocaïne

Plaisirs en toc,
La belle arnaque,
Plus je la croque,
Plus elle me craque,
Plus elle m'escroque
Et plus je raque,
Plus elle m'aligne…
Cocaïne

 



Je suis K.O.,
Je suis accro,
Pour la coco
Mon cœur syncope,
Pour cette salope
Fine et divine,
Ma pute, ma dope
Ma cocaïne
Ma pute, ma dope
Ma cocaïne
Ma pute, ma dope
Ma cocaïne (ad lib)

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Refrain :

 

Si t’aboules, Abdul,

Si t’aboules la s’moule,

Le fric à Rafik,

Il vide la boutique !

 

Si t’as pas bezef,

Macach, pas un flèche,

Paie sam’di, mon ami,

Rafik fait crédit…

 

Et pour tes yeux,

Tes yeux jolis,

Chouf, chouf, chouf,

Mater, c’est gratuit.

 

 

1.

Goûte goûte les merguez,

Halal et à l’ail,

Cashers et pas chères,

C’est tout un mystère…

 

A chameau de Marakech

Voyagent du bled à Barbès.

 

Brochette et Kébab,

La bouffe des nababs,

Thé et narguilé,

Loukoum et tarpé…

 

T’fais pas d’bile tout est permis,

Même les flics, c’est des amis

 

Pour une somme modique,

Avec Rafik !

2.

Cette théière, elle est magique,

C’est la lampe d’Aladinn’,

Tu la frottes et tu l’astiques,

Et dzinn’ et dzinn’, dzinn’, dzinn’…

 

Un génie, un djinn tonique,

Le djinn « fizz » dans la boutique.

Trois désirs t’auras,

D’la chatte, du karma,

Moule et baraka,

Flous et belles nanas…

 

C’est la casbah d’Ali Baba,

Sésame, sésame, ouvre-toi

 

Pour une somme modique

Avec Rafik

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3.

T’as tout essayé,

Prières à la Mecque,

Les salamalecs,

Rien à faire, les mecs…

 

T’as beau mouiller la liquette,

Zobi, t’es mou d’la bézette.

 

Dans la boutique,

Pour les demoiselles,

Capotes en peau d’bique,

Cornes de gazelle…

 

Et tu niques-niques les moukères,

T’as la trique à la berbère

 

Pour une somme modique

Avec Rafik !

FRIC FRAC

Tu grattes comme les castors
En cravate et costar,
Tu taffes jusqu'à ta mort
Lever tôt, coucher tard,

Tu rames dans ta vie moche
Pour ta meuf et tes mioches,
Tu stresses et tu débloques
Pour crever comme une loque.

Très peu pour moi…
Mon kiff, un max d'oseille,
Tas d'dollars au soleil,
Cadillacs et rollex,
Casinos sun and sex.

T'as que deux solutions :
Soit tu joues au Tac-O-Tac
Et t'attends comme un con,
Soit tu fais des Fric-frac
Par ici les biftons !


Fric-frac,
Toutes les banques on attaque.
Fric-frac,
Tous les coffres, on les braque.
Fric-frac,
Paxon d'biftons,
Rouler sur l'or,
Ou bien alors…
Béton, prison, matons,
Dis-moi c'est quand qu'on sort ?


 



J'ai constitué l'équipe :
Des mecs nets et des potes,
Le but pour tous ces types,
Décrocher le jackpot.

J'ai fixé la tactique,
J'ai le timing exact,
Avant qu'les flics nous traquent
On trace avec les briques.

Comment caser le casse ?
S'il y a qu'ça qui tracasse,
J'connais un mec au black
Pas escroc pas sinoque
Qui paie cash sans arnaque.

Tout c'qu'il a dans son stock,
Tout le pognon qu'il troque,
Le plan cool, il écoule
Tout en Suisse et ça roule…

 

 


Fric-frac,
Après le coup on trace.
Fric-frac,
On affrète une Espace.
Fric-frac,
De deux choses l'une,
C'est pile ou face,
Ça passe ou ça casse :
Ou s'dorer la pilule,
Ou moisir en cellule.


 


Cagoule… Battement cardiaque…
Faut pas faire dans son froc…
J'y vais, j'attaque en bloc :
"Ceci est une attaque !"

Une tonne de mastic
Et par ici le fric.
Mets la thune dans le sac
Et aussi sec on calte.

Le rififi rapplique,
J'entends le tac-a-tac
Des mitraillettes des flics,
On se disperse en vrac…

 

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Dessin: Tomás Milhou

Faut pas qu'les keufs m'agrafent,
Jambes au cou je m'arrache...
Ouf… J'ai pu fuir de justesse,
Sans indice sans adresse.

 


Fric-frac,
Après le casse, le break.
Fric-frac,
Allez, ciao les mecs !
Fric-frac,
Avec le fric,
J'pars en Afrique,
Caraïbes ou Mexique,
Il paraît qu'aux Seychelles
Y a les filles les plus belles.

Japhet

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Japhet vient d’Afrique, du Sénégal

Le poing fermé, serrant les dents

Il promène sa gueule noire à Paname

Dans la grisaille du pays des blancs

 

Dans son poing il serre dix et dix balles

Dans son poing noir, deux soleils, que dalle

Un café crème, un peu d’tabac

Qui ont pas l’arôme, la saveur de là-bas

 

Dis et dix balles dans la jungle à Paris

 

En v’nant il s’est acheté un walkman

A présent il reste dix et dix balles

Pour mettre les K7 dans l’appareil

Alors c’est toujours à ses oreilles

 

La même chanson de Piaf, et Japhet

Comprend qu’elle dit « Faut rien regretter »

Même pas d’revendre le poste à K7

Dix et dix balles dimanche au marché

 

Dix et dix balles dans la jungle à Paris

 

Japhet s’installe au bord d’un trottoir

Dans une rue dont il ignore le nom

Si tu sais pas lire faut la mémoire

Jamais un passant ne te répond

 

Ceux qui comme lui viennent du Sénégal

Ils l’ont jeté hier soir du foyer

Japhet se dit qu’ça lui est bien égal

Lorsque les flics viennent l’arrêter

 

Il va r’partir vers le Sénégal

Vers la famine, les poings liés

Tenant toujours ses dix et dix balles

Qu’il pourra plus jamais dépenser

 

Dix et dix balles dans la jungle à Paris

Ou crever la dalle de retour au pays….

Envers et  contre tous

J’ai une paire de baskets
Les lacets traînent par terre
Une super casquette
Sur la nuque la visière
Un calbut’, un survêt’,
Noir devant, jaune derrière
Des piercings aux paupières
Des ray-ban sur la tête

Je suis pas un branleur
Je suis pas un tocard
Je suis l’roi des rappeurs
Peur du rap, je suis noir


Je te le dis mon pote je fais tout à l’envers
Je te le dis mon top, moi je joute en verlan

Envers et contre tous
Vers l’an, vers l’an trois mille
En vers moi je m’exprime
Vers l’enfant qui m’écoute
(ça n’fait pas de doute)


 

Comme j’ai niqué les mères
D’tous les beaufs de la ville
Ta mère, elle est amère
Et toi, t’es la belle-fille
Les meufs, c’est mes frangines
Et mes cousins, mes frères
Issus d’une famille
Qui a beaucoup souffert

Je te dis NTM
A la place de « je t’aime »
Si tu veux d'la tendresse
J’te ferai des poèmes
D’amour en SMS
A la mode Eminem


Je te le dis mon pote…


Je suis allé en taule
Avant d’faire de l’école
J’ai croqué dans le crack
Et j’ai chié dans la colle

Tu dis qu'je suis marteau
Déglingué d’la cervelle
Genre qui s’accroche au pinceau
Quand on retire l’échelle

 

Mais partout
Y’a des gens
Qui font tout
En verlan
Y m’regardent de travers
Mais font tout à l’envers :

Y a des gens qui ne cessent
De retourner leurs vestes
D’autres commencent par tirer
Et puis discutent après
J’ai vu des immigrés
Voter Front National
Certains s’tuent à bosser
Quand d’autres cherchent du travail

J’te cause même pas des ploucs
Mille potos sur facebook
Mais qui sont toujours seuls
Et moi j’me fends la gueule
Parce qu'au lieu d’un portable
J'ai l'téléphone arabe
Qui a pas d’fil conducteur
Ni d'fil à couper l’beur.

Si dans cett' société
Tout fonctionne à l’envers
Pour pas rester bloquer
Faut vivre en marche arrière (bis)

L’astronaute a planté
La bannière étoilée
Des États-Unis
Au bout de la nuit.

Au clair de la terre,
D’la belle bleue sympathique,
Tout là-bas c’est la guerre,
Froide et scientifique,

La chasse aux sorcières,
La bombe atomique,
La physique quantique,
Et tutti quanti…


Mais quand on est dans la lune
La gravité du monde est nulle
Et la révolution
Des petites planètes
Qui tournent en rond
Te font vriller la tête

À l’unisson, à l’unisson
Dans les constellations,
On y fait de grands bonds,
Bon, bon, bon, bon…



Vu depuis la lune
Le monde est une bulle,
Un boulet minuscule,
Plutôt ridicule.

Vues d’ici
La Russie, l’Amérique,
Semblent réunies
Par le Pacifique ;

Il faut pas s’y fier,
Mais on peut rêver,
Tout est sur la lune
Léger comme la plume.


Car quand on est dans la lune…


 

Petit pas pour l’homme,
Mais grand pas pour qui ?
Grand pas pour personne,
Grand pas pour les fourmis ;

Ses pieds plombés résonnent
Dans l’immensité
De la Voie lactée
Pour l’éternité.


Et quand on est dans la lune…

Le téléphone sonne
C’est Cap Canaveral
Mais y a plus personne
Rien qu’le vide sidéral,

Car notre astronaute
A perdu la mémoire
En traînant ses bottes
Trop près d’un trou noir

Et voilà qu’il oublie
Galilée, Copernic,
Khrouchtchev, Kennedy,
Les lois d’l’astrophysique ;

Y a plus d’États-Unis
Plus d’géopolitique
Y a plus rien ici
Qu’un état lunatique.


Et quand on est dans la lune…

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L'astronaute

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