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Les aventures zérotiques

de

Sire Anus de Vergetrac

AVERTISSEMENT: cette page contient des zizis explicites, aussi bien écrits que dessinés. Si vous n'avez pas atteint l'âge officiel pour ces choses-là, allez vous rincer l'oeil ailleurs, garnements..

Première partie : Le grand siècle…

 

 

1. Laissez moi m'introduire...

 

Mesdames, laissez-moi m'introduire. Je me nomme Sire Anus de Vergetrac, auteur de la célèbre tirade du nœud, du voyage dans ta lune, et de la chanson « Roxane, you don’t have to putonne your red light ».  A la fin de l’envoi, je couche.

 

J'ai une cape, un gros nœud rouge à moustaches, un chapeau à plumes (ce sont des plumes du croupion d'un paon), une mouche à miel sur mes joues fardées, et une mouche à m… sur mes fesses roses, maquillées elles aussi. 

 

Mais je crois que pour une bonne entrée en matière, je devrais commencer par parler de ma famille. Ceci est une histoire de mousquetaires. Son titre pourrait être « L'amante religieuse » ou « les pères nourriciers »…


Il était une fois une nonne, très jeune et très belle. Elle s'appelait sœur Anne (et, comme vous le verrez plus tard, elle portait très bien son nom, parce qu'elle ne voyait jamais rien venir.) Orpheline, elle avait passé l'intégralité de ses 18 ans au couvent, obéissant au doigt et à la baguette (au sens littéral) à la mère supérieure (personne ne connaissait son nom, aussi tout le monde l'appelait l'abbesse ta mère). Elle ignorait tout du monde…

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Or, un jour, l'abbé du monastère voisin, qui s'appelait L'abbé Tumaine, vint rendre visite au couvent. Pour dresser le portrait de cet abbé, il suffit de dire que les moines l'appelaient « le père vert »… Bref, l'abbé Tumaine se rendit aussitôt compte de la beauté de la jeune nonne, et sous prétexte de la confesser, il l'engrossa.

Fort de ce viol, la jeune fille tomba enceinte, et l'abbesse ta mère la renvoya aussitôt du couvent. Pauvre sœur Anne ! Elle n'avait vraiment personne au monde… Et méconnaissait tout de la vie. Or, voilà qu'un étroit mousquetaire (d'origine portugaise, c'était Portos) la vit sur le parvis d'une église de la ville pleurer à chaudes larmes. Il la prit sous son giron et l'amena jusqu'à sa garçonnière, qu'il partageait avec ses trois autres amis (la devise de ces mousquetaires était « une partouse et douces putains », un sacré antre de stupre et de fornication). Là, il lui donna à manger, et l'invita à séjourner dans la maisonnée, tout le temps qu'elle voudrait.

Or, juste après le souper, le mousquetaire voulut tirer un coup de mousqueton poilu… Mais soeur Anne, outrée, refusa. Elle continuait de suivre les préceptes inculqués par l'abbesse ta mère, qui tous les jours au couvent répétait à ses ouailles : « Délivrez-nous du mâle »…

Alors le mousquetaire, le soir, échafauda avec ses trois amis un stratagème pour pouvoir baiser la jeune fille… Le plus affûté des trois entra dans la chambre de sœur Anne, et lui dit, d'une voix doucereuse :

« Chère demoiselle, nous sommes extrêmement préoccupés par la santé de votre fétus… Nous voudrions savoir comment vous comptez alimenter votre rejeton…

- Comment ? répondit la jeune fille. Mais je crois que les nourrissons boivent le lait des tétons, n'est-ce pas ainsi ?

- Bien sûr, continua le mousquetaire. Mais cela, c'est après que l'enfant naisse. Moi, je vous parle de maintenant, alors qu'il est encore dans votre ventre… Comment pensez-vous l'alimenter ?

- Mais… -la jeunette prit une mine effarée- je ne savais pas… Que mangent-ils donc, monsieur ?

- Du lait.

- Du lait, mais comment ? Je n'ai pas encore de lait dans mes mamelles…

Le mousquetaire retorqua alors, sur un ton narquois :

« Les nourrissons, une fois dehors, s'alimentent du lait maternel, cela est tout à fait vrai. Mais quand ils sont encore dans le ventre de leurs mères, il leur faut du lait d'homme… Réfléchissez, madame. Comment votre petit a commencé à grandir dans votre ventre? Grâce au lait de l'abbé, pardi ! Et maintenant, ce pauvre enfant a besoin d'une nouvelle ration. De toute urgence. C'est une question de vie ou de mort.

- Mais comment puis-je donc leur donner du lait d'homme ?

- Mais par tous les trous que Dame Nature vous a offerts, madame. L'important est que le lait d'homme atteigne l'embryon dans votre ventre, vous comprenez. Tenez, je vais vous montrer »

Voilà, le tour était joué. Dorénavant, les trois mousquetaires alimentaient le fétus de sœur Anne, à tour de rôle, à la queue leu leu, parfois tous ensemble. Petit déjeuner, repas de midi avec entrée, plat de résistance, dessert et pousse-café, goûter, dîner, souper… Le petit était bien alimenté de bon lait onctueux au moins cinq fois par jour. Et la jeune mère, au début un rien rebutée par cette pratique, finit par prendre beaucoup de plaisir à nourrir son enfant : c'était l'amour maternel, pensait-elle, qui la faisait autant jouir.

L'enfant naquit finalement, et il pesait bien 6 livres (des livres épais comme les oeuvres complètes du divin marquis, pas comme un roman de Houellebecq), ce qui était tout à fait extraordinaire.

Or, quelques mois plus tard, Anne, en parlant un beau jour à une nourrice, comprit enfin la supercherie. Elle se rendit, furieuse, jusque chez les mousquetaires, mais ceux-ci lui répondirent:

« Anne, chère et douce Anne. Vous oubliez peut-être que nous vous avons logé, nourri, blanchi, choyé et baisé tendrement pendant ces longs mois. De ne pas nous avoir connu, vous eûtes fini comme putain, la chose est évidente. Vous auriez goûté, à coup sûr, de quelque queue vérolée, et votre enfant serait aujourd'hui infirme ou idiot. De grâce, madame… Devenez notre amante, et faites nous d'autres enfants »

Devant de tels arguments, la jeune fille accepta l'invitation.

Vous pourrez, chers lecteurs, vous demander d'où je tiens cette histoire abracadabrante… Peut être pensez-vous que c'est une histoire signée Alexandre Dumas ou théphile Gauthier, mais ce n'est pas du tout le cas. Je vous fais un aveu : l’enfant dont il est question dans cette histoire, c'est moi. Oui, je suis le fils d'un abbé décadent, nourri au lait de mousquetaire dès la fécondation. Avec un tel patrimoine génétique, tout me portait à devenir le libertin que je suis à présent...  

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2. Bourg-la-Reine ou Choisy-le-roi ?

 

Dès tout petit, bien sûr, j’étais affublé de cette spécificité anatomique qui fait d’ailleurs tout mon charme, c'est-à-dire mon nœud proéminent au milieu de mon visage. Mais ce n’est que peu à peu, au fil des années que je me rendis compte d’une autre caractéristique de ce nœud : il avait en effet tendance à s’allonger et durcir en deux occasions, au contact de la féminine engeance, mais aussi lorsque je mentais. Oui, lorsque je mentais je pointais le bout de mon nœud, à l’instar de ce fameux pantin italien surnommé « pine au cul », à la différence que moi, je n’étais pas de bois. Cette particularité physiologique me valut d’ailleurs, plus tard, de rédiger cette phrase célèbre : « Menteurs et tricheurs sans vergogne, nous sommes les cadets de Gascogne » (je sais, tout le monde croit qu’il s’agit d’une phrase d’Edmond Rostand, et bien pas du tout, en réalité, c’est d’mon rouston). En un mot, c’est ma nature même qui me vouait au libertinage : il n’y avait qu’à apprécier mon appendice éléphantesque pour comprendre que j’étais fait pour tromper, tromper, tromper énormément. Cela se voyait comme le nez au milieu de la figure.   

Je jouis donc d’une enfance tout à fait heureuse, si ce n’est que j’attrapais systématiquement le rhume des foins chaque fois que je batifolais dans les balles de paille avec les filles de ferme. A cet effet d’ailleurs, ma mère me tricota un beau jour un cache-nœud, que j’enroulais par-dessus mon col roulé, et les jours de pluie, j’optais pour enfiler une capote anglaise, qui me protégeait à la fois des sinusites et de la syphilis.  

 

A l’âge de 14 ans, vint pour moi la grande révélation : un jour, en éternuant plus fort que d’habitude, j’expulsais au bout de mon nœud un liquide blanchâtre et gluant… Fort de cette découverte, je profitais de ce premier jet pour rédiger ce tout premier poème, que voici :

 

« Sur mes cahiers d’écolier

Sur mon pupitre et sur les arbres

Sur le sable sur la neige

J’écris ton nom

Sur toutes les pages lues

Sur toutes les pages blanches

Sur tous les livres de fesses

J’écris ton nom

 

Sur le bidet, sur ma serviette

Sur les draps de ma chambrette

Sur la cuvette des toilettes

J’écris ton nom

 

(Je vous épargne de nombreuses strophes, puisque j’avais barbouillé frénétiquement des pages et des pages à l’encre blanche de mon stylo à bite, 5 à 10 fois par jour pendant plusieurs années. Bref, voici la fin)

 

Et par le pouvoir d’un mot

Je commence ma vie

Je suis né pour te connaître

Pour te nommer

PUBERTÉ »

 

Oui, à cette époque adolescente, je répétais déjà, en solitaire, ma fameuse tirade du nœud, qui allait devenir un jour si célèbre… Mais pour l’instant, je ne tirais encore du nœud qu’au sens propre et non figuré, quoique cette expression ne soit pas très heureuse, il faut bien l’avouer, puisque mes tirades n’avaient pour tout dire rien de propre, et qu’elles étaient bel et bien figurées, vu que j’ai le nœud au milieu de ma figure. Mais bon, vous me pardonnerez cette expression malencontreuse, je crois que vous m’avez tout de même compris…

 

Quand j’eus 17 ans, ma mère Anne mourut en couche (c'est-à-dire en couchant avec le curé de la paroisse), et j’héritai alors de la maison familiale, qui avait appartenu à mes pères les mousquetaires, à Montcuq. Je fis graver en lettres d’or sur le frontispice de la maisonnée:

Quand le libertaire crie « Ni Dieu ni maître »,

Le libertin supplie : « déesses et maîtresses ».

 

 

Ah ! Cette maison gasconne… Toute ma jeunesse : je me souviens surtout de cette cuisine avec cet âtre gigantesque où j’embrochais tout le gibier de mes chasses, belettes, cailles, bibiches, vieilles poules, souris, chattes sauvages mal léchées, et même des morues assez salées que j’attrapais de temps à autre lorsque j’allais à la pêche aux mouleumouleumoules.

Hélas, au niveau littéraire, je n’engrangeais pas, du moins au début, les même succès que pour mes conquêtes amoureuses. Un beau jour, après avoir déclamé un poème de ma composition sur la place du village, je pris conscience enfin de la nécessité absolue de partir de Montcuq.

 

En toisant les airs ahuris de ces péquenots, je lançais frondeur, à la fin de ma harangue, cette phrase à la cantonade : « Parle à Montcuq, et ma tête est malade. ».  Oui c’est à ce moment-là, que je compris enfin que Montcuq c’est du poulet, des jambonneaux,  du boudin noir, que Montcuq, c’est le paradis pour le gay laboureur ensemençant la terre jaune, pour les amateurs de trucs foireux (c’est une ville de foire), pour les randonneurs à la découverte de bassins sédimentaires et de profonds défilés, pour les alpinistes escaladant ses collines arrondies, chatoyantes et velues, pour les spéléologues amateurs de stalacbytes, pour les sculpteurs de rondes-bosses, pour les trouffions en fanfare qui pétaradent et claironnent, pour tous ceux qui ont la tête dans la lune, pour les mouchards et ceux qui aspirent à « bourre-mestre », bref pour tous ceux-là c'est peut-être un joli parage, mais au fond Montcuq, c’est un trou, où un homme de mon envergure ne parviendrait jamais à percer le sien.

 

Fort de cette réflexion, je m’enfermai chez moi, et décidai d’envoyer mes poèmes à différents salons littéraires de Paris. J’hésitais tout d’abord sur la production de mon cru la plus adéquate. J'avais un poème assez sublime qui s’intitulait le « Sonnet du cul ». Toutefois, je me ravisais, puisque ce poème était avant tout oral et nasal –avec de jolies rimes anales dignes du meilleur Marcel Prout – . Aussi, ne pouvant joindre à ma missive les effluves parfumées censées accompagner ce joli « sonnet du cul », je décidai finalement de choisir un autre sonnet de ma composition, que j’intitulais, fort à propos, le « Claque sonnet »

Voici donc le Claque sonnet, dans sa version originale :

Je lui dis « Camion »

Et elle, elle me répète

A voix basse… « Camion »

Alors je lui réponds

« Pouet pouet »

En lui pinçant le nichon

Car je suis un poète.

Eh bien le croirez-vous, je reçus deux semaines plus tard une réponse, provenant de Choisy le roi. Voici cette lettre :

« Cher Monsieur. Vos vers sont surprenants. Simples, sobres, évocateurs, avec néanmoins des rimes extrêmement riches ("camion" qui rime avec "camion", "poète" qui rime avec "pouet".)

De plus, je trouve cela extraordinairement avant-gardiste. Mon cher Sire Anus, vous êtes vraiment en avance sur votre temps, puisque nous sommes au XVIIe siècle, et nous n'avons pas encore inventé les camions !  Vraiment, votre poème est envoûtant. Il y a une force dans vos mots, un zérotisme qui va au-delà même de la traction animale,  je trouve que vous avez trouvé une véritable essence qui fait le moteur de ce que vous écrivez. 

 

Je vous invite donc à découvrir les salons littéraires de la capitale, et certainement, au vu de votre talent, je pense pouvoir vous introduire à Versailles. Cher ami, si vous permettez ce conseil, retirez-vous donc de Montcuq où vous vous sentez trop à l’étroit, et venez me rejoindre à Choisy le roi, où je réside actuellement.

Vraoumm.

Signé : M. de Voiture, écrivain et membre de l’académie française. » 

Après avoir lu cette lettre élogieuse de la part d’un si grand écrivain (regardez donc vous-même, vous verrez que monsieur Voiture figure dans tous les dictionnaires, qu’il s’agisse de celui La Rousse, spécialiste du bon maniement de la langue, dont il existe d’ailleurs des versions bilingues et cunnilingues, ou du dictionnaire des petits Roberts illustrés), je décidai aussitôt de partir. Je laissais donc derrière moi Montcuq, sans me retourner pour le contempler une dernière fois, et j’oubliais aussi Bourg-la-Reine, pour me diriger ver Choisy le Roi.

3. Le “con-art”.  

Je fus donc l’hôte de Monsieur Voiture, à Choisy-le-roi,

pendant plusieurs semaines. Un homme charmant, ce

Monsieur Voiture, bien que de conduite un peu téméraire.

Il me fournit de précieuses informations sur les mœurs de

Versailles. Par exemple sur la manière de me maquiller :

« Cher ami, me dit-il un soir, vous devez absolument

éviter les pleins fards. Ceux qui le font, nous les appelons

entre courtisans les « chauds-fards ». C’est une grave

infraction au code de la croûte.

- Ah… répondis-je, stupéfait. Je vous remercie pour ces si

bons conseils. Et pour mes vêtements ?

- Mon cher ami, je dois dire que personnellement je suis un fou du volant.

- Ah, ça non. Je ne tiens pas à trop forcer sur la pédale non plus...

- Dans ce cas, libre à vous… Mais sachez tout de même que le port de la ceinture est obligatoire. Et puis si vous voulez mon conseil au niveau du parfum, vérifiez souvent votre niveau d’huiles et d’eau de toilette. Et faites le plein d’essences avant de partir. »

Ensuite, M. Voiture m’indiqua comment il comptait m’introduire à Versailles. Il connaissait un libertin, un certain Chloderlos de la maison close, que l’on surnommait « Cloclo », qui prisait fort les alexandrie alexandrins et qui avait plus d’appétit qu’un baracouda.  Il suffisait, d’après mon hôte, de lui faire connaître mes œuvres pour qu’il m’acceptât dans son lupanar littéraire. M Voiture me renseigna aussi sur les prix pratiqués dans sa maison close: celui de la vidange, du décrassage du tuyau d’échappement, le tarif à la pompe, et des différents péages à monnayer pour un changement de chambre à air… Il m’affirma aussi qu’il y avait là-bas toutes les cylindrées disponibles et que l’on pouvait y circuler en décapotable, sans lubrifiant, à condition bien entendu d’être expert en marche arrière.

Suivant le conseil de M Voiture j’écrivis donc un texte, intitulé le con-art, et nous envoyâmes aussitôt un pneumatique à Monsieur Cloclo. La réponse enthousiaste arriva en moins d’une semaine. Aussi, M. Voiture me conduisit en deux chevaux jusqu’à Versailles.

Mais voici le texte que j’avais rédigé pour l’occasion, qui résume, je crois, toute mes inspirations littéraires et mes aspirations profondes (et je vous prie de croire qu’avec des narines telles que les miennes on inspire fort et on aspire à beaucoup).     

Voici donc ma lettre à Cloclo :

 

 

« LE CON-ART »

Je vous salue tous les cons de la Création

Les cons cédés, les cons caves qu'on vexe, les cons cassés, les cons cernés, les cons centrés, les cons en sus et les cons sensuels, le cons citoyens et les cons patriotes, les cons cierges, les cons cils, les cons cordes, les cons craie et les cons grès, les cons chiés, les cons cubains, les con cul-pissant, les cons damnés, les cons dansés, les cons plaisants, les cons descendants, les cons disciples, les con d'or (pas ça !), les cons d'huis et les cons d'huîtres, les cons fédérés, les cons fessés, les cons ferrés, les cons faits rances, les cons fientes, les cons sanguins, les cons figurés, les cons fins, les cons flans (Sainte Honorine), les cons fluants, les cons fondus, les cons formés, les cons forts, les cons frères et les cons soeurs, les cons fusion, les cons « j'ai payé », les cons bien, les cons tant et les cons tributs, les cons gelés, les cons génèrent et les cons qui dégénèrent, les cons gestion, les cons gros belges, les con jonction, les cons jurés, les cons nus, méconnus et à cul nul, les cons quête, les cons sacrés, les cons science, les con séquences, les con sentis, les cons « c'est quand ? », les cons sidérés, les cons signés, les cons soles, les cons sommés, les cons sécants, les cons solides, les cons tact, les cons temples, les cons tenus, les cons testés, les cons tondant, les cons tournés, les cons torsions, les cons tension, les cons vaincus et les cons battus, les cons venus, les cons versés, les cons verges, les cons vives, les cons voie, les cons vocation, les cons pactés, les cons pagnes, les cons parés, les cons passion, les cons pensés, les cons pères, les cons pétants, les cons pilés et dépilés, les conques, les cons plaintes et les cons trop pétris, les cons portés, les cons posés, les cons potes, les cons postés, les cons préhensibles, les cons pris, les cons pressés et les cons primés, les cons tables, les cons tentés, les cons pulsion, les cons putes et les cons « puteurs »....      

Je veux dédier cette lettre à tous les cons du monde, cons de Condom et cons d'hommes, de Compiègne, Conches en Ouche, Combray, Combourg, Compostelle ou Constantinople…

   

Cons concrets ou cons racontés, tous les cons comptent, les cons des comptines pour enfants, et contes de Perrault, cons des milles et une nuit, cons des contes de fées et cons défaits, cons compléments, convoités, convoyés, confidents, cons qu'on console ou qu'on consulte, cons conseillers, cons conciliants, cons réunis en conciliabule, confabulant et conspirant, cons qui inspirent et qui expirent, cons qui complotent et cons qu'on plote, cons comparses, cons qu'on complimente, qu'on congratule, cons contigus, contraints, contraignants, contrôlés, contrariés, contredits, controversés, cons construits, constitués ou reconstitués, cons consternés, constellés, concomitants, cons condimentés et cons à concombre, cons confits de canard, cons conflictuels, confrontés, confinés, conglomérés, cons consistants, constipés, cons constants et cons qui s'tendent, cons confisqués, cons de compétition, cons de concours,, cons condécorés, cons à combustibles ou cons à combustion, cons combinés, cons à contusions, cons conscrits, contrastés, cons contagiés, contaminés, cons convulsifs et consort, et cons inconcevables…    

Cons conservateurs, cons de « néo-cons », cons de consul, cons confucianistes, cons conventuels… 
Cons de toutes les contrées, de tous les continents, et cons incontinents… Oui, tous les cons servent, pour ce concert, car, qu'on soit contre alto ou contre bariton, tous les consonnes.... À tous les cons, donc, ce constat : je veux tous les cons traire, et tous les cons combler…  

   

Conclusion : Vous avez tous compris le concept, je crois que c'est complet, mais on peut toujours continuer…    

Signé : sire Anus de Vergetrac. A la fin de l’envoi je vous en bouche… un con »

  4. Les  précieuses testicules.  

                                                                                                                        Laissez-moi vous parler d'une fâcheuse anecdote,  qui m'est

                                                                                                                      arrivée l'autre jour, dans les salons des précieuses, à la Cour de

                                                                                                                      Versailles…

 

                                                                                                                        C'était une soirée organisée par la marquise de Pompadour,

                                                                                                                       qui porte bien son nom, puisque je dois avouer qu'un jour la

                                                                                                                        Pompadour me la pompa dur…  Mais ceci est une autre histoire

                                                                                                                        et rentrons dans le vif du sujet (au sens figuré, bien entendu).

                                                                                                                        Il est vrai que je n'étais pas invité à cette soirée, mais je m'y

                                                                                                                        rendais tout de même en espérant y retrouver Chloderlos de

                                                                                                                        la maison close, et pouvoir organiser une petite soirée zérotique

                                                                                                                       avec la mère Teuille des pipes, avec laquelle j'eus jadis quelques

                                                                                                                        liaisons dangereuses… 

 

 

Mais en fait, j'y retrouvais toutes les mouches à merde fardées de la Cour Versaillaise, de ceux qui non contents d'assister au lever du roi, au coucher du roi, au souper du roi se porteraient volontaires pour assister aussi au caca du roi, à la branlade du roi, et seraient même capables de se rendre jusqu’à Jouy-en-Josiane pour assister ébats matrimoniaux du roi soleil quand il tape la lune de sa Marie–Thérèse de femme, juste histoire de voir si Loulou au moment de l'orgasme gueule « Maintenon, Maintenon…. je jouis » (Mme de Maintenon étant sa maitresse), et si son épouse lui répond « Eh, mon Loulou, aujourd'hui le tas, c'est moi » …

Oui toute cette racaille en dentelles, frisouille et barbichette qui poursuit le souverain dans les couloirs du palais en léchant son reflet dans la galerie des glaces pour éviter de commettre le crime de lèche-majesté.  Il y avait là Boileau, qui buvait tout sauf de l'eau, et qui bâillait à Corneille, d'ailleurs le dramaturge était tellement bourré qu'il déclamait sa fameuse tirade « La vache, putain de poire, ô qu'est-ce que j'me suis mis, que n’ai-je tant trop bu que pour cette infamie et me suis-je noirci à la vodka Perrier pour devoir tout vomir d’un coup dans les lauriers», à quatre pattes en gerbant dans un pot de fleur où un autre dramaturge avait pris Racine. Il y avait aussi le peintre Poussin, appelé ainsi parce qu'il a une tête d'oeuf, le musicien Coupe Rein, à qui je lançai une remarque sur son teint couperosé, (c'était une vérité de la peau lisse), et cet affreux musicien qui avait fait pour moi la chanson « j'ai du bon tabac », et à qui j'avais montré un jour, en guise de réponse, mon cul, en lui chantonnant : « j'en ai du fion et du bien merdeux, mais ça n'est pas pour ton vilain nœud ».

Il y avait aussi, au fond du salon, René, qui jouait à des cartes en tenant les paris de Pascal. Qui d'autre ? Maxime de la Roche faux-cul, Dominique de la Vile pine, le marquis de la Fayotte, et Le veau. La Fontaine, quant à lui, essayait sur un ton affable de raconter les fables de la couille qui veut se faire plus grosse qu’un œuf, de Pierrette et le poteau laid ou celle du cigare et la fornique, mais tout le monde s'en foutait. Molière n'était pas là, mais je crois que depuis quelque temps il m'esquive, depuis que dans l'obscurité, me prenant pour son amante, cet amoureux de Plaute a ploté mes deux seins malgré lui. Mais finalement, peut-être était-il tout simplement allé se faire tartuffer le Pourceaugnac par les femmes savantes, allez savoir… 

 

Heureusement, il y avait aussi quelques gredins de mes amis, le fameux cœur-serre Surpouffe, qu'on appelle aussi capitaine fracasse, à cause des canons qu'il s'envoie, et Jean Bar, expert en abordage qui ne titube que sur la terre ferme. Mais point de Chlochlo… Je ne sus que plus tard qu’à l’instar de Marat, il était mort dans sa baignoire ce soir-là. 

     

Quand, qui vois-je ? Une paire de précieuses. Je reconnais tout de suite Mlle de Ç'cul d'Herny, mais l'autre, je ne la reconnais pas… C'est Vigné, peut-être. Voilà que Ç'cul d'Herny vient me parler (elle parle toujours en alexandrins, cette pétasse) :  

 

« Mais comment allez-vous, Mon ami Sire Anus

Vous n'étiez pas là hier, il y avait une joute

Oratoire. C'est fâcheux… »

 

Je répondis

                                          « Franch'ment, kéj'n'en ai* a fout' ?

(*pour "Kéj'n'en ai" : comptez trois pieds et deux orteils, au moins) 

Ben pour la joute il eût fallu que je le susse

Je sais chère Ç'cul d'Hernie, vous fîtes ce que vous, pûtes

Pour m'en informer mais, si vous voulez je jute

Sur le champ. Une jute oratoire… C’est d'accord ?

Souffrez donc que je jute dans votre bouche, alors… » 

 

Je ne sais pourquoi, Mlle de Ç'cul d'Herny ne sembla pas apprécier mes beaux alexandrie alexandrins et mes métaphores filées. Mais voici le dialogue, exactement tel qu'il eut lieu :

 

Ç'cul d'Herny :

« Vous êtes un goujat, je ne veux vous répondre

Sur cette plaisanterie, je jette un voile pudique »

Mézigue :

« On voit vos poils pubiens, sous votre voile pudique

Je serais vous ma chère, je me les ferai tondre

Sachez mademoiselle, que moi j'ai deux précieuses

Belles et rondes et poilues, et beaucoup plus juteuses

Mais que moi je les garde au fond de ma culotte »

 

Elle ne sut que répondre, et s'écria : « Wah, L'aut' !!!! » 

 

La marquise de la Pompe à Zob, alors, pour meubler le silence embarrassant qui se fit par la suite, appela les convives, et présenta un joli parchemin, que je vous joins ici : la carte du tendre.  La carte du tendre, c'est une grande couillonnade inventée par les précieuses pour guider les amants imbéciles vers le suicide, ou pour les résigner à la masturbation jusqu'à l'âge du mariage. Je regardais la carte, pendant que la marquise de Pompe à nœud expliquait cette géographie doucereuse.

 

« Eh bien, ici, il s'agit du village de la tendre inclinaison. D'abord les amants ressentent un tendre penchant… »

Je sentais moi aussi une inclinaison, un terrible penchant du côté de mes précieuses, et j'essayais de cajoler la marquise de Pompe à truc avec mon braquemart, en me postant derrière elle, tout en faisant semblant de regarder la carte… Mais, sensiblement, elle n'avait point envie de me Pomper autre chose que l'air avec ses discours à la mord moi le nœud.  Je sortais alors de la pièce, et me mis, en compagnie de mes amis pirates, à dessiner une nouvelle carte au trésor. La carte du dur, que voici…

De mon enfance passée à Bourg-la-Reine, dans les Pyrénées, je garde encore, gravée dans ma mémoire, cette image bucolique de ces petites bergères avec lesquelles je jouais à couche-couche, à chatte perchée et au culbutos, ou à ces devinettes auxquelles je finissais toujours par donner ma langue aux chattes.

Dès mon plus jeune âge, je fus adulé par la gente féminine : à l’école, j’eus de nombreuses maîtresses, qui m’initièrent aux grand secrets de la vie, et m’apprirent à lire, compter ou encore à faire des zizis en pâte à modeler.

 

Certes, enfant, j’étais porté sur les choses du beau sexe, mais aussi sur les arts de la guerre : je participais héroïquement, entre 7 et 10 ans, à la guerre des boutons, guerre qui reprit d’ailleurs à l’époque de mon adolescence, lorsque je menais tous les matins devant la glace une guerre acharnée contre mes points noirs.

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Ci-dessus et ci-contre : la carte du Tendre, la carte du Dur.

Une fois l'explication de la pompe à jonc achevée, je déroulais mon propre parchemin et expliquais mon pays de Cocagne…   Je leur montrais ma carte donc, avec ses trois mers (la mer Michèle qui a perdu sa chatte, la mer Dalor, la mer Tume) et sa rivière gluante aux eaux blanches, l'île des Morbaques, avant d'accoster sur la Terre du milieu, où j'avais dessiné deux trous aux bites.

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On pouvait voir la forêt autrefois vierge, appelée aussi « les chauds fourrés », les marais  salés, moites et acides, les sables émouvants, où jadis Ulysse avait planté son pieu. De la Terre du milieu, expliquais-je par la suite, on peut s'amuser à faire tinter la cloche de l'abbaye de Clîteaux, avant de remonter par le col de l'Utérus, jusqu'au village bien accroché de Ovaire-sur-Noise (Noise ? et… ah bon, me répondit-on alors). Enfin, j'avais dessiné les deux jolies collines de Mon Joie sein Denise et du Mon Sein Michèle (puisqu'il s'agissait de la carte de la mère Michèle) où l'on s'enlise à marée basse…   

Saisissant l'ironie, Mme de la pompe moi la bite me fit éconduire, en me criant : « Vraiment, sire Anus, vous ne respectez rien, ni l'Amour, ni le bon Dieu, ni le monarque absolu."

Je répondis, frondeur : « Je respecte absolument la règle du ménarche*… Tous les 28 jours. Le reste du temps, non, ma dame… Vous les précieuses, je vous trouve parfaitement ridicules. Et je m'arrête là, car je dois vous avouer que je ne trouve jamais de rimes en « ule » qui ne soient pas vulgaires  "

(*vieux nom médical pour dire la règle)

5. Flatteries et flatulences

 

À Versailles, je devins vite célèbre à la fois pour mes

figures de style que je débitais à tout va dans les salons

littéraires que pour ma figure à stylet que je bitais dans

les alcôves, une production personnelle qui, a défaut

d’être des vers épiques n’était pas piquée des vers.

Aussi, comme j’étais devenu réputé autant pour mes

écrits zérotiques que pour mes cris, zérotiques eux aussi,

pour mon aptitude innée à débattre et à m’ébattre avec

hardiesse, je décidai bientôt d’ouvrir mon propre salon littéraire. C’était un salon où je distribuais des vers galants et des flatteries à toutes les dames qui venaient me rendre visite. Ensuite, je leur baisais la main et d’autre parties du corps si affinité. Mes poèmes étaient de parfaits alexandrins, sauf le dernier vers, que ne faisait qu’onze pieds…

« Mais, Monsieur de Vergetrac, il vous manque un pied, c’est fâcheux, disaient ces dames. Ou serait-ce pour imiter la poésie de Dante ?

Et moi bien sûr de répondre :  

-Dante ? Mais tout à fait chère madame. Dans trois minutes exactement vous allez prendre votre pied qu’il manque au bout de ma tirade, mais ce sera à vous de le déclamer. Madame si vous voulez m’accompagner dans la salle d’à côté… »

Ce dernier vers inachevé de mon invention fut à tel point populaire à Versailles qu’on l’appela en mon honneur le « Vers saillie ».

 

Mon salon littéraire fonctionna si bien que les dames se pressaient à la queue, et moi j’improvisais mes rimes si rapidement en passant de l’une à l’autre que je surnommais bientôt mon boudoir la « salle hop ! ». Parfois, pour aller plus vite je rimais un pet avec un contrepet, confondant ainsi flatterie et flatulence, deux concepts qui sont finalement assez voisins : la flatterie en effet est l’art de faire le fayot avec la bouche, alors que la flatulence, c’est de renvoyer le fayot, avec le cul.

 

Pratiquement toutes les dames de la Cour vinrent visiter mon salon… Toutes, jeunes et vieilles, chez moi point de querelle des anciennes et des modernes, belles et laides, qu’importait, ce qui était réellement primordial était la promptitude de mes répliques. En effet, en répondant du tac au tac, je doublais mes chances au grattage de toucher le gros lot, au tirage. Mais il est bien vrai qu’alors qu’avec les jolies femmes je cherchais les vers les plus élégants de ma propre production (ce que j’appelle des vers à soi) ; avec les autres, je dois bien avouer que je me contentais parfois de transformer légèrement les poèmes de la Pleïade* avant de renvoyer derechef ces dames à leur foyers (ou double foyers lorsqu’elles étaient myopes comme des taupes).

 

Pour une vieille, par exemple je déclamais:

« Matrone allons voir si la rose

Qui ce matin était morose

N’a point perdu cette vêprée

Les plis de ses lèvres fripées

En tout point aux vôtres pareilles »

 

Ou pour une laideron, je récitais des vers de Joe Machin du Bellay, et elles n’y voyaient que du feu. C’est d’ailleurs en changeant quelques mots à un poème de Du Bellay, heureusement peu connu, que me vint mon fameux récit du voyage dans ta lune.

 

« Heureux qui gomme cul lisse

Ah ! Fesses, quel beau voyage !

Moi l’homme celui-là qui brouta sa toison

Et puis l’a retournée, pour foirer dans son fion

Vibrer dans ses relents le reste de l’outrage

 

Quand reverrai-je enfin, de ce p’tit cul volage

Fumer  la cheminée, et en quel trouffion   

Reverrai-je ce dos pour ma pauvre ration

Qui m’est parfois trop mince, pour beaucoup d’enculage 

 

Plus me plait cet atour qu’a foutu mon gros nœud

Que le palais d’Romaine, que les cons audacieux

Et pour mon marbre dur me plaît la taille fine

Pour mon foireux gaulois, les fesses d’une catin

Pour mon petit ourlet, j’aime les monts baladins

Et pour mon blair mutin, sa douceur quand je pine »

 

- Oh que c’est beau, c’est de vous ? - me dit un jour un tas immonde que j’avais flattée. Comme elle était vraiment trop moche, je lui répondis alors «Du Balai ! », avant de l’envoyer sur les roses qui ce matin étaient moroses.  

 

(*si vous voulez exporter des poèmes de la Pleïade sur votre ordinateur, allez sur « You tube », cherchez les poèmes, puis vous faites un click sur « play »  puis sur « add »)

 

 

Or, alors que mon salon battait son train (et son arrière train), un jour un officier vint me rendre visite. C’était un homme du cardinal, du Cardinal de Retz (prononcer « Raie ») pour être plus exact, ami des gens sinistres de porc-royal, et en particulier de Bossuet, appelé ainsi parce que sa bosse, aun contraire de la mienne, était minuscule. C’était un hobereau breton, qui se nommait Jean-Marie Lepénis, et il était d’apparence si hideuse et de caractère si haineux que dans son village natal on l’avait appelé « l’ankou-laid ».  

 

Je ne compris pas tout de suite ce que cet homme voulait, mais comme le thème de ce salon était la flatterie, je lui lançai à la volée ces vers :

 

             «Ma foi si c’est pour rendre un tout un petit service

               A la Raie publique, bon : Ouvrez bien grand vos cuisses

              J'y introduis mon blair.... Mon trombone à coulisse

             Joue une marche militaire. Mais ce cul n’est pas lisse

             Je m'y sens à l'étroit. C'est un parfait supplice !

             Je ne supporte plus... Allez, qu'on en finisse

             Parbleu, je n'attends pas d'éjaculer... je pisse » 

 

 

Il repartit céans (c’est une expression, mais qui me sert ici à faire d’une pierre deux coups –une pierre deux coups, c’est une autre expression, puisqu’en réalité je n’en tirais qu’un et encore, pas bien long-… Reprenons : céans veut dire à la fois « sur-le-champ » et séant :« qui ne peut plus s’asseoir pendant une semaine »)  

 

Hélas, il revint à la charge le lendemain vers midi pour me Bâiller ces quelques mots fort désagréables :

« Monsieur, je me demande en contemplant votre absence de col roulé, si vous n’êtes point circoncis. Je crois monsieur que votre saucisse n’est pas 100% pur porc, que vous êtes de race sémite, juif ou arabe, que sais-je. En un mot, vous faites la pire insulte à la douce France en osant plonger votre merguez dans les plus nobles choucroutes de ce beau pays. »

En entendant parler de choucroute, la moutarde me vint au nœud. Je n’ai jamais pu supporter le racisme, chose totalement absurde pour moi qui suis porté sur les questions postérieures et qui ai constaté que tous les fessiers du monde, qu’ils soient noirs, jaunes ou blancs, produisent pareillement des étrons de la même ccouleur marron. Je répondis, hors de moi :

 

"Cher ami, puisque vous parlez de gastronomie voici votre menu pour aujourd'hui:

Fricassée de museau et rouée de châtaignes, sur une rangée de petits poings extra-fins, avec pour accompagner le tout un excellent bourre-pif, en en dessert: tarte à la paume, et quelques pralines.


Môssieur Lepénis, je sais qu'en Bretagne vous prisez particulièrement l'andouille, mais attention, dans votre cas si vous en consommez, il s'agirait là de cannibalisme. 


Enfin pour conclure, je vous dirai ceci: sachez que la devise des mousquetaires est "un couscous et tous cousins", et que nous raffolons particulièrement du couscous - brochette, si vous voyez ce que je veux dire."

 

Je croyais l'affaire réglée, mais il revint le soir même pour me relancer. Avant même de l’écouter, je lui lançai:

“Bien, mon cher. Comme vous êtes édenté depuis le repas de ce midi, je vous sers votre souper sous la forme liquide: petite raclette, jus de bite rave, un peu de pâte de con et un yaourt au lait d’homme, j’imagine que vous en êtes friand. Et après, allez vous toucher de bonne heure, il se fait tard”

 

Il repartit sans demander son reste… Mais il revint, le lendemain, à la première heure… Vous l’avez compris, c’était un masochiste. Hélas, moi je n’étais pas le divin marquis et je commençais à désespérer. Pendant une semaine, je tombais nez à nœud avec lui, matin, midi et soir, et il me jouait chaque fois un épouvantable air de biniou baveux mal accordé (vous savez, cet instrument dont on joue dans ces fêtes bretonnes qu’on appelle les “Fesses-nazes”), afin d’obtenir de moi sa raclée quotidienne.

 

Un our, n’en pouvant plus, je luis demandais d’une voix lasse:

“Encore vous! Mais qu’est-ce que vous me voulez au juste?

- C’est à propos de ma femme. Je crois que vous êtes son amant

- C’est fort possible ma foi… Comment s’appelle-t-elle?

- Hélène. Hélène Sussé Lepénis

- Ah oui! Ça y est, bien sûr, je m’en souviens… “La Belle et la bête”!

- Comment? Vous avez raconté l’histoire de la Belle  et la Bête à ma femme? Dois-je en conclure que vous me prenez pour une bête?

- Mais pas du tout… La bête ce n’est pas vous. C’est votre femme. Elle est la belle et la bête, puisqu’elle est aussi bien l’un que l’autre…

-Oui, mais après lui avoir raconté votre histoire, qu’avez-vous fait à ma femme? Répondez! S’écria-t-il, hors de lui.

-Hé bien je suis passé à une autre histoire… Celle de “la Belle et la bite”, une aventure torride, si je m’en souviens bien, hé hé…”

 

Je regardais le marquis droit dans l’œil (il n’en avait qu’un car il était borgne). Je venais de comprendre que cette affaire allait très mal finir, puisque j’avais à présent un ennemi mortel.   

6. Du lard ou du cochon ?

Le marquis de Lepénis demeura stupéfait lorsqu’il apprit qu’il était cocu. On eût dit un crapaud buffle, crapaud à cause de son visage boursoufflé et de sa langue baveuse, et buffle, à cause des cornes, bien entendu :

« Vraiment, je me demande ce que ma femme peut vous trouver… lâcha –t-il enfin

- Et bien justement, je crois qu’elle a trouvé sur mon visage ce qu’elle n’a pas réussi à faire, même en cherchant, dans votre culotte, monsieur »

 

Outré, le marquis baissa alors son froc pour me montrer sa bistouquette… Et je m’esclaffais, car le borgne était aussi monocouille. Pis encore : en plus d’être ridiculement petit, son ustensile penchait dangereusement vers l’extrême-droite. C’est alors que pour la première fois, j’improvisais ce qui allait devenir ma célébrissime tirade du nœud.

   

“C'est tout ? Oui? ... Ah, non, c'est un peu court, bonhomme

Moi, sur mon nœud on peut dire bien des choses en somme

Agressif: moi, monsieur si j'avais un tel nœud

Il faudrait sur le champ que je me l'amputasse

Car il ne peut ainsi tremper dans les pétasses

Pour y entrer, monsieur, il faudrait une râpe

Descriptif: C'est un roc ! C'est un pic ! C'est cap

Que dis-je un cap... C'est une péninsule

Curieux: sont-ce des noix d'coco, où sont-ce vos testicules ? "

Et je m’arrête là, monsieur, car tout le monde sait bien que je n’arrive jamais à trouver des rimes en « ule » qui ne soient pas vulgaires !

 

 

Le marquis, jusque là dépité, eut soudain un coassement sardonique…

« Quoi, quoi, quoi ! dit le crapaud. Incapable de trouver des rimes en « ule » ? Permettez moi que je me gausse ! »

Il commençait à m’énerver fort, cet énergumène. Aussi je sortis du revers de ma manche une lettre de cachée (on dit «lettre de cachée » lorsqu’il s’agit d’une correspondance secrète), que je dépliais, et avant de la lire, je dis :

« Non, moi, je n’ai pas de rimes en « ule » et c’est fort dommage, mais votre femme, Hélène Sussé Lepénis, qui m’inspire (et m’aspire) fort, elle, en a à foison… Voici un poème de sa composition, pour m’aider à les trouver, ces fameuses rimes en « ule »… Mais voyons plutôt.

 

« Voici un préambule

D’un poème en « ule »

Dédié à Sire Anus

Pour qui je brûle

Et qui en plus

Adore quand je le ….

 

Excusez moi, le manuscrit est un peu bavé et je n’arrive pas déchiffrer le mot. Mais continuons…  :

 


"Les testicules

De mon p’tit Jules

Sont minuscules

Deux petites bulles

Ridicules

Et son bidule

En point virgule

Comme une canule

Ou une fibule

N’a vraiment nul

Besoin d’opercule

Quand il encule

Les libellules

 

Et quand il me bouscule

Quand il bascule

Et qu’il ondule

Sur mon monticule

Mon petit Jules

On ne sait jamais s’il avance ou recule

Et il éjacule

En deux coups de pendule


Ah ! Ce pauvre Jules

A quoi bon lui dorer la pilule

Personne ne l'adule

Avec sa gul

De globule à pustules


Par contre vous, ma crapule

Votre tentacule

Est plus long que celui de la mule

Qui m’aime et qui m’annule…”

 

-Diable, là c’en est trop, cria le batracien. Je vous provoque en duel! Choisissez vous même la modalité: fleuret poilu à moins que vous ne préfériez les pets ou tirer un coup de tromblon à coulisse.

- Un duel? Parfait alors, m'exclamai-je. Je ne vous giflerai pas d’un revers de mon gant, vous ne rêvez que de ça, masochiste que vous êtes. Quant à la modalité, je choisis la joute oratoire. Et pour rendre la chose plus saignante, voici donc la règle de cette joute, puisque qu’en matière zérotique sans règle, point de sang qui coule : chacun devra suivre les vers précédemment déclamés par l'autre, en alexandrie alexandrin et avec des rimes riches, comme les pâtes aux œufs frais, sur le thème de la queue de l'autre. Les coups au-dessus de la ceinture seront absolument prohibés. Vous tirerez le premier, monsieur le breton.  Votre heure sera la mienne… Demain matin si vous voulez, je viendrai vous sonner les mâtines et vous bâiller le nœud (je bâille toujours en me réveillant).

- Et bien soit.

Demain, dès l’aube, à l’heure où tu blanchis ma compagne,

Je partirai. Vois-tu, je sais que tu es l’amant

J’irai pour te foirer, en cherchant la castagne

Je ne puis demeurer cocufié plus longtemps »

 

Et il partit. Sa dernière réplique me laissa bouche bée, car ces vers étaient de parfaits alexandrie alexandrins au rimes riches en œufs frais (en un mot : qui avaient des couilles), extrêmement bien branlés (à tel point qu’un poète obscur les plagia à peine deux siècles plus tard). Cet homme-là avait du répondant, et tout à coup je me mis à douter de l’issue de notre joute. Fort heureusement, j’avais un coup imparable, ma botte secrète, que j’avais appelé « la botte du nœud vert », que j’assénais à mes ennemis sans crier gare entre les deux œufs.

 

Je cherchais tout d’abord un témoin pour le duel, et je le trouvais dans la maison close de Cloclo : c’était monsieur Voiture, qui était en train de pétarader, complètement embouteillé, en pilotant les jolies pensionnaires du lupanar. En entrant dans la maisonnée, je demandais à toutes les filles de m’offrir, tels les chevaliers du moyen âge, leur mouchoir, afin de les accrocher à mon bras, en leur promettant bien entendu de ne point moucher mon gros nœud dedans. Ainsi paré de ces bandeaux, je comptais bien pouvoir bander sec le lendemain matin. Je plantais aussi un cierge entre les deux gros orteils de Sainte Frigide, dans la chapelle du bordel.  Puis je me mis à boire. Je bus tant que j’en éprouvai bientôt terribles nausées, je titubais, avançais et reculais sans parvenir à tenir en place, jusqu’à ce que je me mette à tout dégorger dans le pot de Fleur, à l’étage. (Quand je parle de « nosée », je me réfère bien entendu à  mon nœud, que je dégorgeai dans le pot de Fleur, une des catins du lupanar). Mais il est vrai que pour une fois, ce n’étaient pas juste les jeunes filles qui étaient complètement bourrées et défoncées, moi aussi je l’étais.

 

Comme j’étais assez angoissé à l’idée de devoir me battre en duel de lendemain matin, la maquerelle, la mère Teuille des pipes (je dis maquerelle, mais en réalité, c’était plutôt un thon) essayait de me flatter… Je lui priais de ne point trop me flagorner, car le problème, quand on a un gros nœud au milieu de la figure, c'est que si on prend la grosse tête, on se met à bander du cerveau, et on risque l'apoplexie, avec tous ces sangs qui montent d’un coup au visage. Puis, juste avant de partir vers le duel, j’inventai une chanson sur le Marquis breton, que je chantai à tue-tête en allant au combat, accoudé à M.Voiture, mon témoin, fort heureusement, car j’avais grand besoin de sa direction assistée…

 

Refrain:

On le tuera le cochon

De la Trinité sur Mer

Mais on f’ra pas de saucisson

Cette andouille ne le vaut guère

 

C’est un gros goret méchant

Qui tyrannise la basse-cour

On va l’égorger gaiement

Curé ne fais pas de discours

 

Car il est copain comme cochon

Avec le berger allemand

Qui déportait les moutons

Il n’y a pas d’ça si longtemps

 

On le tuera le cochon….

 

Il aime tellement le fumier

Cette espèce de gros vieux porc

Qu’il rêverait de s’y vautrer

A la place du coq tricolore

 

De faire défiler les oies

Gare aux vilains p’tits canards

Et qu’les poulets fassent sa loi

En asticotant le chat noir

 

Il pourchasse les ratons

Les ratons imaginaires

Mais c’est bien lui le cochon

Qu’a vidé mon tonneau d’bière

 

On le tuera le cochon…

 

Malgré qu’y soit pas casher

Et malgré son teint si rose

C’est d’la viande à vers solitaire

C’est de la chair à cirrhose

 

Qu’il infeste les casseroles

A Toulon ou à Vitrolles

Mais qu’elle passe pas par chez nous

La maladie du cochon fou

 

Et nous voici donc au rendez-vous, dans le bois du gland rutilant, entre Versailles et Jouy dans les Eveline, à l’heure où le roi soleil darde son premier rayon. Le marquis toucha la bosse de son témoin, Bossuet, car il parait que ça donne de la chance. Il s’avança, et déclama:

 

« Et bien, cher Sire Anus, maintenant à nous deux…

 

- Dites-donc, c’est dur de vous tirer les vers du nœud, je répondis aussitôt, et comme Monsieur Voiture me criait « allez, vas-y, embraye, embraye », je continuais : Quant à moi, j’ai plus d’un vers dans le nez, certes, mais je ne voudrais pas cependant être obligé de faire des vers solitaires, et devoir vous étriper pour aller chercher le vôtre au fond de vos entrailles. Vous devez avoir un ténia qui vous encule de l’intérieur, cher ami, il n'y a pas d'autre explication. Mais vous, masochiste que vous êtes, il ne vous fait point souffrir, mais orgasmer : ainsi tout ce qui sort de votre groin, ne sont que couinements et grognements qui irritent mes oreilles. Mais cela ne m’étonne pas que vous ayez le vers solitaire, cher ami, puisque c’est la maladie des cochons. Ah Ah Ah! A la fin de l’envoi je vous botte en touche, comme disait si bien Montaigne dans les essais transformés”

 

Tout ça commençait bien. J’étais en confiance et reprenais du poil de la bite. Mais il m’asséna…

« Mon ami, ce qui est grave, c’est que vous, Mont aigu

Nez sémite circoncis, vous mîtes dans le cul

Votre nœud de vipère dans une Capulet 

- Le cul de Capulette, il a capitulé –répliquai-je-

Sachez que de Moncuq je suis un capitoul

C’est pas la capitale, mais c’est un cul français

De production locale, il est si beau ma poule

Qu’il pourrait aisément remplacer Jean Marais

ou Belmondo dans un film de cape et de pets

Quand à vous, triste sire, vos mont capitolins

Ne pourraient que doubler, je crois, qu’Alain, de loin»

 

M. Voiture, me souffla à l’oreille : « Bravo, vous avez de la reprise, mon cher. Cette réplique sur les Capulet… Ah ! Vraiment, vous êtes l’alpha, Roméo »

 

La bataille nasale s’annonçait bien… Mouché, coulé, dans l’os…. J’étais en train de le torpiller. Je lui chantais à tout hasard mon couplet sur les cochons fous que j'avais improvisé tantôt, en lui faisant des pieds de nœud (ce qui veut dire des vers de pieds inégaux inspirés par mon appendice nasal).

 

Or, tout à coup, après avoir échangé quelques mots avec son acolyte anonyme qui lui servait de témoin, il avança quelques pas, et dit d’une voix sournoise…

 

« Vous n’avez point besoin de nègre, car d’Afrique

Provient l’inspiration des vers pachydermiques

Que vous barrissez là. Mais moi, j’ai le sang bleu

Or vous, de quelle couleur, à ce corps caverneux

Montent les sang ? Rouges, blancs, comment sont vos globules ? »

 

Soudain je blêmis. Le marquis de putain de ta race venait de me lancer une rime en « ule ». Il avait trouvé mon point faible, mon talon d’Achille… Je fléchis. M. Voiture, jugeant ma mine, me criait, déjanté : « Allons, allons, s’il vous plait, Monsieur, vous êtes au point mort… Ne calez pas, je vous en prie. Trouvez n’importe quel vers pour faire le lien, un joint de culasse, que sais-je, mais de grâce, continuez ce duel… »

 

Je tombais par terre, à moitié mort. Monsieur le Marquis de Lepénis s’avançait vers moi, rageur, pour porter le coup de grâce à coups de rime en « ule ».

« Ah Ah ! Je t’accule, là, crapule ! Pullule, Hulule, Tarentule ! » hurlait-il, et bien d’autres rimes de cet acabit. Mais, chose pour le moins surprenante, il ne parvint pas à m’achever. Je me résistai à mourir. Oui, c’est à cet instant précis que je compris que j’étais immortel. Parfaitement, immortel !

 

Comment se fesse, me direz-vous ? Et bien, je crois qu’’il est enfin temps de vous narrer ce prodige…  Dans le chapitre suivant.       

 

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Le baron de Lepénísse

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7. Le mystère de ma longévité exceptionnelle

  

Ou : « Comment la petite mort triompha de la grande »

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Oui, je suis immortel. Enfin pas tout à fait. Disons que je suis doté, en plus d’un appendice nasal tout à fait magistral, d’une longévité exceptionnelle, et je parle là de mon existence, pas de la taille de mon appendice. En effet, bien que né en l’an de grâce 1675, je suis encore en vie aujord'hui, à l’aube du 21ème siècle, soit exactement un tiers de millénaire plus tard. Cela bien entendu mérite une petite explication. La voici :

Il se trouve qu’un jour,  j’ai rencontré la mort au détour d’un chemin, qu’elle m’a provoqué en duel, et que j’ai réussi à la vaincre. Oui, je suis parvenu à baiser la camarde, et après avoir mené contre elle une lutte épique, j’ai fini par l’estoquer d’un coup de bistouquette. S’avouant vaincue, la mort battit en retraite, et me laissa comme tribut pour sa défaite un répit de 3 siècles. Oui, une fois n’est pas coutume, l’amour fut plus fort que la mort, et mon fleuret poilu plus ferme et bien mieux aiguisé que sa faux.… Bien entendu, je sais qu’elle reviendra un jour pour me défier de nouveau, et qu’elle finira par gagner, car si la petite mort, l’orgasme, peut gagner une bataille, elle ne pourra jamais rivaliser avec la grande mort, cette sale putain qui finit par tous nous coucher, rois ou mendiants et faucher tout ce que nous avions de précieux et de cher dans ce bas monde… 

Sire Anus de Vergetrac, par Clébar

Mais laissez-moi vous raconter cette histoire… Laissez moi donc vous parler de Perle Norre, la seule femme que j’ai vraiment aimée au cours de ma si longue existence…

Perle était une jeune et adorable pucelle de la haute bourgeoisie. Ses parents rêvaient de la vendre contre un titre nobiliaire en la donnant en mariage au Baron Théodule de la Croupe (on appelle ce type de dote les « sexe pistoles », et personnellement cette pratique a le don de me hérisser), mais hélas quelques jours avant la noce, des brigands de passage avaient violé et engrossé la pauvre enfant. Elle fut répudiée aussitôt, et je l’avais recueillie charitablement, comme autrefois les mousquetaires l’avaient fait avec ma propre mère. Cependant moi je n’avais pas abusé d’elle. En effet, par pitié pour la jeune fille qui avait pris l’amour en horreur, je ne l’avais jamais touchée. Peut-être aussi l’aimais-je trop pour oser la souiller.

Je me souviens parfaitement du jour fatidique où j’ai bravé la mort. C’était au mois d’Août, de l’an de grâce 1708. Nous étions en voyage, en direction de Montcuq, où je souhaitais faire accoucher Perle. Nous étions seuls sur les routes, mis à part mon valet un rien arriéré qui conduisait le carrosse. Nous avions un mois d’avance sur la date prévue pour la mise à bas. Tout allait donc pour le mieux.

Or, alors qu’il ne nous restait plus que deux jours de voyage, sur le coup de midi, je vis ma chère Perle tourner de l’œil, mordiller sa lèvre jusqu’aux sangs, et ses joues perdre peu à peu de leur blancheur. Je m’en inquiétais fort, mais elle, stoïque, me répondit qu’elle se sentait juste un peu lasse de ce voyage qui n’en finissait pas. En réalité, les brinquebalements du carrosse sur le sentier pierreux avaient déclenché ses premières contractions. Soudain, elle eut un cri de douleur qu’elle ne put retenir, et ses ongles se plantèrent dans ma chair. Elle venait de perdre les eaux, et la boue obscure et putride qui coula alors en rigole sur le velours du carrosse ne présageait rien de bon. Je hélai le cocher pour qu’il arrêtât aussitôt la voiture et l’exhortai à aller chercher secours auprès de plus proche village. Le laquais détacha une des montures de l’attelage et s’en fut bride abattue. Il se perdit bientôt entre deux mamelons velus. 

Je m’emparai de draps dans le coffre du carrosse, les étalai sur un matelas de mousse au pied d’un bosquet d’ombres bleues et de fleurs éphémères. Je pris Perle dans mes bras et la déposai délicatement sur ce lit improvisé…  J’arrachai d’un geste brusque sa robe et écartai ses cuisses. Sa vulve n’avait pas encore dilaté. J’ignorais tout, bien entendu, des secrets des matrones, mais je connaissais suffisamment l’anatomie féminine pour savoir que cela était de très mauvais augure, une fois les eaux expulsées. Je palpai le ventre de mon amie: le bâtard qu’elle avait à l’intérieur courait sous sa peau, il se démenait comme un diable en cherchant à l’aveuglette, perdu dans les limbes des entrailles de sa mère, les portes du vagin rédempteur. Les contractions se faisaient de plus en plus pressantes et rapprochées, le ventre de mon amie devenait tout à coup aussi dur que la pierre. C’était la mort qui la serrait ainsi, qui la tenait un instant entre ses griffes, avant de relâcher prise, pour retarder son orgasme. A chacun des coups de boutoir de la camarde, Perle hurlait comme une truie qu’on égorge, puis, chaque fois que la mort desserrait son étau, la jeune fille éclatait en sanglots.

Et moi, pauvre de moi, je ne savais que faire, mis à part insulter le Saigneur qui condamna jadis les femmes à la douleur de l’enfantement. Toute cette souffrance inutile pourquoi ? Pour une pomme ?… Je levai les yeux pour défier le soleil, mais celui-ci me darda aussitôt un rayon vengeur qui m’aveugla. Alors, les yeux mi clos, j’adressai une prière au Très-Haut. Oui, je le priais du fond du cœur de bien vouloir aller se faire enculer. Lui, le père, son bâtard de fils, sa pute de mère Vierge qui avait accouché sans douleur entre deux bêtes castrées par l’opération du Saint Esprit, ce salopard de pigeon qui s’amuse à voleter joyeusement où bon lui semble en fientant au hasard de nos têtes. Pourquoi Dieu, s’il existait, prenait-il donc ce malin plaisir à s’acharner sur des êtres innocents, alors qu’il était soi disant si bon ? Pourquoi ? « Bien entendu, parce qu’il n’existe pas », pensai-je, achevant ainsi ma prière… Je me mis alors à pleurer à chaudes larmes, osant à peine regarder Perle, mon amie, qui se mourait à mes côtés, lentement, dans la souffrance la plus indicible. Elle était à présent aussi pâle que le linceul immaculé où je l’avais allongée. 

J’attendis plusieurs heures le retour du cocher. Il ne venait pas, cet idiot. Perle perdait ses forces, et le diablotin remuait de moins en moins dans son ventre. La pauvre créature semblait condamnée à mourir, avant même d’avoir vécu. Une nouvelle secousse soudaine, plus violente encore que les précédentes, faillit emporter ma douce amie. Juste après la contraction, je sentis en effet son âme s’envoler dans son soupir. Je m’empressai aussitôt de la loger de nouveau au fond de sa gorge par le biais d’un baiser. C’était le premier baiser d’amour que j’adressais à Perle, et ce baiser lui rendit momentanément la vie.  Fort de ce premier triomphe sur la mort, je regroupai alors mon courage. J’essayais d’abord de presser mes mains sous le sternum de Perle pour faire descendre le marmot, en vain. Je m’arrêtai bientôt, de peur de rompre les côtes de ma chère amie. 

Je décidai alors, comme la Providence s’y refusait, d’extirper moi-même le rejeton du ventre de sa mère. Je tâtai le vagin de Perle : elle n’avait pas dilaté d’un pouce. J’essayai de glisser ma main pour chercher la tête du fétu, mais je ne pouvais l’atteindre, l’orifice était bien trop étroit. Il fallait donc, coûte que coûte, l’agrandir. Je m’emparai à contre cœur d’un couteau que j’avais à la ceinture, résigné à pratiquer quelques incisions pour élargir la fente, et fis un feu, afin de cautériser la lame. Mais il était trop tard, Perle était déjà sur le point d’expirer. Dans un dernier effort, elle me fit signe de m’approcher d’elle et me glissa dans le creux de l’oreille :

 

« Messire… Je meurs. Vous avez été mon seul amour dans ma triste et courte vie… Je ne souhaite qu’une chose avant de rendre l’âme. Etreignez-moi, pour la première et la dernière fois…  »

 

Je demeurais interloqué. Mon esprit se refusait à baiser une femme sur le point de mourir en couche… Cependant je sentais mon sexe se durcir, follement excité par ce phantasme morbide. Et puis, comment refuser d’exaucer la dernière volonté d’une mourante ? Enfin, je songeais… puisqu’il s’agissait d’agrandir le trou, ma queue pouvait parfaitement faire l’affaire, avec autant d’efficacité que la lame d’un couteau, mais de manière bien plus voluptueuse.

Aussi je me dénudai et la pénétrai. Mais mon gland choqua très vite contre la tête du nourrisson, m’empêchant d’aller plus loin dans mon expédition souterraine. Je m’inclinais alors légèrement, pour éviter la tête de l’enfant, puis je repoussais le reste de son corps d’un revers de la queue. Ce contact fut extrêmement bénéfique pour le chérubin, puisqu’il réagit aussitôt et se mit à chercher une autre position, qui s’avéra être beaucoup plus adéquate que la précédente. Le bébé n’était donc pas mort, et j’en éprouvais une immense réjouissance, qui ne fit qu’accroître mon désir.

Je commençais à osciller mollement sur la mère moribonde. Au fur et à mesure de mes allées et venues dans le col de l’utérus, je sentais le cordon ombilical s’enrouler à mon pénis, et libérer ainsi le nourrisson qui s’en était étranglé.

Perle avait fermé les yeux. Elle ne criait pas, elle haletait légèrement, les narines frémissantes. Elle n’avait jamais été aussi belle. Cependant, je ne parvenais pas à interpréter la teneur de son rictus, de ses raidissements soudains : provenaient-ils de la douleur ou du plaisir, de la vie qui s’en vient ou de la vie qui s’en va ? La mort et moi conjuguions nos talents pour la faire jouir de concert, nous joutions l’un et l’autre tout au fond de sa chair, et elle, alanguie, passive, elle se donnait à nous deux à la fois, en attendant de connaître le vainqueur qui l’emporterait avec lui jusque sa demeure.

La camarde multipliait les contractions qui serraient mon nœud pour tenter de l’asphyxier. Je sentais alors la mort glacer mon sexe. Mais je parvenais toujours à me dégager et je contrattaquais par des assauts incessants, de plus en plus fougueux. C’était une lutte sans merci, acharnée, entre l’amour et la mort, entre le dard et la faux.

Mais tout à coup, au beau milieu de notre duel, Perle perdit conscience. Je posai alors mon oreille sur sa poitrine. Elle ne respirait plus. Je fus tenté alors de me retirer du combat et d’avouer ma défaite. Mais mon sexe batailleur réclamait vengeance. Alors je continuai à faire l’amour au cadavre de Perle, la rage au cœur. Juste pour le panache, par orgueil.

Or, quand j’atteignis l’orgasme, Perle se réveilla dans un sursaut, et se mit à crier. Ce fut un beuglement limpide, un hurlement de bonheur, de joie simple et sincère, dépourvu de toute souffrance. Je sus aussitôt, en l’entendant, que j’avais vaincu la mort.

Ce fut la tête de l’enfant qui expulsa mon sexe du vagin. Et aussitôt débouché l’orifice, le petit commença à sortir de son trou. Je l’aidai un peu, mais le nourrisson n’avait de toute évidence guère besoin de moi. La vulve avait enfin l’écartement requis, et il n’eut aucun mal à naître.

Je pris le nouveau-né dans mes bras. Ses pleurs me firent hurler de joie. Son vagissement était le cri de la victoire de l’amour sur la mort. J’avais eu, au cours de ma vie dissolue, un grand nombre d’enfants illégitimes (je parle de ceux dont je connais l’existence, sans doute y en a-t-il d’autres, et je profite de cette parenthèse pour exprimer ma hantise de faire l’amour un jour à une de mes filles, sans connaître sa parenté), mais celui-ci, qui n’était pas même fruit de ma semence, m’appartenait vraiment. J’étais si heureux que j’en oubliais même de regarder de plus près le sexe de l’angelot, je ne sus que plus tard qu’il s’agissait d’un couillu.

Juste après l’accouchement, je vis à l’horizon un cavalier venir à moi. C’était mon laquais. Il avait pris une femme en croupe (je parle de celle du cheval bien sûr) et se dirigeait au grand galop vers nous. La femme était vêtue de longs voiles noirs. Elle descendit seule de la monture avec dextérité, et s’approcha de Perle. Son voile la couvrait des pieds à la tête, et à aucun instant je ne pus apercevoir son visage. Je ne réussis pas même à savoir si elle était jeune ou vieille, car ses gestes étaient légers et graciles, mais à la fois d’une lenteur extrême. Elle s’agenouilla auprès de mon amie, lui susurra quelques mots à l’oreille, et la jeune mère en guise de réponse ouvrit les yeux et se mit à lui sourire. Puis, sans dire un mot, la femme voilée se releva et se mit à marcher en direction de la forêt. Les broussailles semblaient s’écarter sur son passage, pour faciliter sa fuite. Je voulus la suivre, mais je perdis vite sa trace. Alors je criais au hasard :

 

«Femme, femme ! Qui es-tu ? Je te remercie ! Reviens, je souhaite te récompenser !»

 

J’entendis alors un écho, comme le souffle du vent bruissant dans les feuillages :

 

« Je ne suis personne. Je reviendrai réclamer mon dû dans 300 ans, jour pour jour, très exactement »

De retour à mon bivouac de fortune, je demandai à mon laquais où il avait trouvé cette femme, et il me répondit qu’elle était assise sur le bas-côté d’un carrefour, tenant une faux dans la main. Une moissonneuse sans doute (c’était logique au mois d’août). Elle avait arrêté son cheval, et sans dire un mot, était monté en croupe. Comme je savais déjà que mon valet était un crétin authentique, je ne lui demandai rien d’autre, je ne cherchais pas à savoir pourquoi il avait pris en croupe la première femme venue sans lui poser la moindre question. Je m’en voulais juste d’avoir pris à mon service cet abruti-là plutôt que Sancho Panza, Sganarelle ou même Figaro (encore que ce dernier n’était pas encore né. à ce moment-là du récit..) 

J’installai confortablement la mère et l’enfant dans le carrosse et nous pûmes reprendre notre route. Au premier village, je m’enquis de savoir qui était cette femme voilée, mais apparemment personne ne la connaissait. Nous fîmes halte plusieurs jours dans ce hameau, où Perle passa sa convalescence, et une semaine plus tard, nous atteignîmes enfin Montcuq.  Je retournai à Versailles un temps, jusqu’à ce que ce batracien de Marquis ne me provoque en duel. C’est alors que je pus constater que la prophétie de la dame voilée était vraie, que la mort m’avait bel et bien offert 300 ans de vie supplémentaire. Cela me troublait grandement, bien entendu, cependant autre chose me perturbait plus encore : je ne parvenais pas à oublier ce visage de Perle. Il me revenait sans cesse en tête, tantôt déformé par la douleur de l’accouchement, tantôt serein et doux, et son joli minois torturait mon esprit le jour, et hantait mes nuits. Je réalisais que j’étais tombé éperdument amoureux, aussi je décidai, après mon fâcheux démêlé avec le Marquis de Lepénis, d’abandonner les vaines mondanités de Versailles et de rejoindre au plus vite Montcuq.

Je me mariai le mois suivant avec Perle. C’était le 30 septembre de l’an de grâce 1708. Je garderai à jamais cette date en mon cœur. Je renonçais à mon ancienne vie de libertin et devins un mari fidèle jusqu’à la mort de mon épouse, 33 ans plus tard. Pendant ce tiers de siècle, je fus parfaitement heureux, sans aucune anicroche qui gâcha mon bonheur, mis à part la camarde qui faucha, c’est de bonne guerre, Perle à l’âge de 60 ans. Mais la mort fut extrêmement courtoise avec elle, car elle sut lui épargner la vieillesse et prit la peine de la cueillir en plein sommeil, sans la réveiller. Je lui en suis très reconnaissant. Le jour de l’enterrement, mon fils me fit part de son projet de se rendre dans le nouveau monde. Je lui donnai ma bénédiction, une bourse bien garnie et il s’en fut prendre la mer. Je ne l’ai plus jamais revu.

Quant à moi, étrangement, je n’avais pas pris la moindre ride, le moindre cheveu blanc en 33 ans. J’avais triomphé de la mort et j’étais devenu immortel. Enfin presque : je savais déjà que la mort viendrait me retrouver 300 ans plus tard, très exactement. En 2008, donc. Mais j’avais encore fort à vivre en attendant ce jour là. Je déposai une flopée de roses et de larmes sur la tombe de ma femme, reprit mon chapeau à plume, ma cape, mon fleuret, et m’en fus vers de nouvelles aventures, le nœud au vent, en direction de Paris. Mes aventures galantes et zérotiques reprenaient.

Seconde partie : les temps modernes. 

8. Foutre Dieu.

J’ai donc vécu 333 ans, et je peux vous dire qu’au cours de ces longs siècles, j’ai vu mourir bien des hommes et des femmes, de toutes les manières : j’ai vu des morts sous bites, des morts sur le dos, des morts bides, des morts sûres, des morts fines…

Je vais donc vous parler à présent de la mort. Mais je vous rassure tout de suite : plutôt que de vous infliger une longue réflexion philosophico-métaphysique à la mord-moi le nœud (c’est une expression, retirez tout de suite vos mâchoires de mon nez, madame. Merci) qui vous ferait à coup sûr mourir d’ennui, oui, plutôt que de vous asséner la mort, je préfère vous donner l’avis… d’un humble serviteur. Cependant, vous verrez comment, le sujet de la mort nous amènera à parler de Dieu... Ces deux questions sont, à ce qu'il paraît, extrêmement sérieuses, en fait, elles sont parfaitement ridicules, puisque de toutes manières tout le monde mourra un jour (donc à quoi bon se poser la question du pourquoi, mieux vaut se poser la question du comment, et du quand), et que d'autre part l'existence de Dieu est parfaitement improbable, je veux dire en cela qu'on ne pourra jamais la prouver...


Mais je m'égare... Voilà: il y a une question qui trotte dans mon esprit depuis quelque temps... Et cette question, je voulais vous la poser, surtout s'il y a un médecin dans la salle, puisqu'il s'agit d'une question anatomique. J'aimerais avoir confirmation d'une hypothèse qui me semble capitale pour les quelques deux milliards de chrétiens qui peuplent cette planète.

J’ai constaté que, lorsqu'on meurt de façon violente, le cœur en lâchant prise tout à coup expulse les sangs... Et on meurt avec la trique. Cette constatation, je la fis lors de la Révolution française, période où je fis extrêmement attention de ne pas perdre la tête. J’ai assisté en effet, à cette époque là, à de nombreuses exécutions publiques. C’étaient, ma foi, de très beaux spectacles : la foule se pressait autour de la guillotine, non pour voir comment les têtes décapitées tombaient, mais pour observer comment les têtes de nœud décapotées se dressaient tout à coup, alors que les corps continuaient à bouger et à courir comme des poulets sans têtes. 

"Tu montreras ma tête au peuple, bourreau, elle en vaut la peine" disait Danton, sans se rendre compte qu'en fait la populace n'avait d'yeux que pour son entrecuisse.


Quant à la trique de Louis XVI, je peux vous dire qu’elle tenait plus du petit mitron que de la baguette du boulanger (le petit litron l’appelait les mauvaises langues. Et quand je me réfère aux mauvaises langues je veux dire… Enfin vous avez compris) Par contre Marie Antoinette avait de belles miches.

Mais tout à coup, je me mis à penser... À la mort du Christ sur la croix. La crucifixion est une mort violente, elle aussi ? Et du coup, ma seconde question: le Christ sur la croix a-t-il bandé en mourant ? Si les crucifiés bandent en rendant l'âme, il serait normal que le Christ bandât aussi... N'est-ce pas? Sinon, cela voudrait dire que le Messie était impuissant, mais dans ce cas, il n'y a pas de mérite à renoncer à la tentation. Donc, admettons que le Christ a bandé sur la croix... Dans quelle direction? Vers la Mecque, vers Jérusalem, vers Rome ? Avouez que la question est importante !!!! Où devons-nous ériger nos totems, Saigneur ?

Un peu plus tard, j’obtins la réponse d’un médecin… La crucifixion est une mort lente, il n’y a donc pas de bandaison. Fort marri, je dus accepter l’évidence, avant de penser à nouveau : en réalité, Jésus n'est pas mort crucifié, mais d’un coup de lance. Donc peut-être qu’il eut effectivement une sainte trique, juste après avoir prononcé « Père pourquoi m’as-tu abandonné ? » (je signale au passage qu’il demande bien « pourquoi », non pas « est-ce que », ce qui signifie bien que Dieu, dans le cas improbable où il existerait, est aux abonnés absents : ce n’est pas moi qui le dit, c’est Jésus Christ. Mais si, mais si. Croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en enfer, d’ailleurs c’est là que je veux aller, puisque s’y trouvent toutes les frivoles, les libertins, les fêtards, alors qu’au paradis, il n’y a que des curtons et des bonnes soeurs, la seule meuf un peu canon, et je ne parle pas des canons du pape, c’est Vanessa Paradis, mais comme elle n’est pas encore morte…)

Mais bon, à ce qu’il paraît, il est plus difficile à la bosse d’un chameau de passer par la chatte d’une souris qu’à un riche de pénétrer les voies du saigneur, qui sont impénétrables…

« Jehova pas le rapport » me direz-vous

 

« Messie, messie, il y en a un, -répondrai-je alors-, avant de citer ces mots de Dieu : Je suis celui qui suis, et toi, t’es toi. Plutôt que de regarder le brin de paille qu’il y a dans ton slip, mate-moi un peu cette poutre qu’il y a dans ma culotte…

- Ah d’accord, Yahvé pas compris… »

Enfin... Je crois finalement que je serai bon pour une petite purge au purgatoire. J’avais moi-même une amante religieuse, que j’avais initié aux mystères de la Passion et qui avait un faible pour la luxure, un des 7 péchés capiteux, et qui est morte depuis belle lurette: j’espère qu’on se retrouvera au 7ème ciel, à moins qu’elle ne soit en train de se faire exploser le cupidon par un ange exterminateur sur un cumulonimbus, dans le Nirvana, allez savoir.      

Mais je m’égare encore… J’en reviens donc à ma question première : la bandaison du Christ. Admettons qu’il n’ait pas eu la trique. D’ailleurs il faut avouer que ce serait fâcheux, puisqu’on se cognerait à son saint braquemart, dans les églises ou chez les bigotes qui ont un crucifix accroché à chaque mur de leur maison. Je me rabats alors sur tous les martyrs du calendrier: il y a en qui se sont fait empaler, embrocher, lyncher, piétiner, crucifier à l'envers ou à l'endroit, écorcher vif, lacérer, écarteler, bouillir, grésiller, rouer de coups, dévorer par toutes les bêtes de la création, aplatir, pendre par les pieds, les mains, les couilles... Bref, il y en a au moins un qui s'est mis à bander, non? À moins que l'Eglise ait justement choisi tous ces supplices en fonction de ce paramètre (ça ne m'étonnerait pas, c'est bien leur genre).


Mais je m'arrêterai là car j'ai comme l'impression d'être en train de blasphémer... Je me contenterai de citer un versicule du fameux sermon du jardin des cactus, de l'Abel inconnu (appelé aussi l’Abel de Cadix), qui commence par :

« Bienheureux les pauvres d’esprit, la religion est faite pour vous ».



Donc, j’arrête net ces élucubrations cionoclastes qui me vaudraient à coup sûr de me faire passer un savon par Savonarole avant de me faire monter au bûcher pour mes propos zérétiques et zérotiques. J’arrête donc de critiquer la religion catholique, pour une autre raison aussi : j’aimerais vous parler à présent de la religion musulmane… J’avoue que j'ai un faible pour les mœurs des infidèles, surtout celles des femmes.

 

 

Voici une petite anecdote, qui m’est arrivée quelques années avant la Révolution française, à la cour du sultan de Constantinople. Celui-ci m’avait invité dans son harem. Il me fit asseoir sur une pouffe au cuir tendre et lisse, et me fit essayer son tapis de prière, où les moukères se prosternent cinq fois par jour vers le mec. Puis il me demanda :

« Cher Sire Anus, puis-je vous demander, vous qui êtes un expert en littérature zérotique, quelle est le conte des mille et une nuits que vous préférez ? »

Je lui répondis:

«La mille et deuxième nuit. Celle ou le sultan finit par se taper Shérazzade… »

En vérité en vérité je vous le dis :

dieu est mauvais, allah petit

Quant à Yahvé c’est  un grand vendeur de pommes

Punisseur d’hommes

Qui allongea Adam sur son divan

et fit de lui un névrosé.

Oui, en vérité en vérité je vous le dis, croix de bois croix de fer si je mens je vais en enfer : ne prenez pas les messies pour des lanternes  

Allez louya ! Allez au lit !   

Oussama au plus haut des cieux  

Et pets sur la terre aux hommes qui m’aiment…    

Je vous salue narines pleines de crasse     

Etcaeterra ad libidum      

Salamaleikum Shalom     

Benvenutto Welcome

Are Krishna, caraï

Viva RastafarI      

Israel en Bohème      

Amen

Une autre fois je vous parlerai de bouddhas boudinés et de boudins, ainsi que d’un grand gourou qui s’appelle Mahatma Settnana, qui m’a révélé le grand mystère de la réincarnation de l’ongle de mon orteil gauche, et qui savait léviter (je veux dire « l’éviter » : que l’ongle s’incarne de nouveau, bien sûr, parce que ça fait un mal de chien... La vache !).

9. Si mon noeud eût été plus court, la fesse immonde n’aurait guère changé.

Je ne m’étendrais pas sur les siècles que j’ai traversés, vu que je me suis déjà assez étendu et même traîné en longueur à l’époque où je les ai vécus. Je ne coucherai donc pas sur le papier ce que j’ai déjà couché par ailleurs.

 

Je vais donc juste me contenter de faire un petit récapitulatif, rapide, de ce que j’ai vécu pendant deux siècles, avant de vous parler de notre époque contemporaine. De toute manière, l’histoire est cyclique, elle se mord la queue, puisque le début du 19ème siècle a commencé en France par un nabot mégalomane qui voulait devenir empereur et mélangeait ses histoires de fesses avec les affaires de la nation, c’est à dire la patrie avec les pèteries, et que 2 siècles plus tard, c’est exactement la même chose avec Sarkozy.

 

A propos de Napoléon, je dois dire que je l’ai suivi jusqu’en Egypte (j’étais très ami du maréchal Ney, en particulier, car nous avions beaucoup d’affinités, nos manières de hussard, mais aussi une manière de "sentir" les choses). À mon retour en France, j’ai introduit le « mamelle look », mode orientale qui a largement influencé le romantisme. Ingres, le peintre, en toute impunité, m’a volé ma découverte, et lorsque j’ai essayé de le lui faire remarquer, c’était comme si je pissais dans un violon.

 

Sur le romantisme, je n’ai pas grand chose à dire non plus, si ce n’est que je pris part au méninges à trois que menaient  Musset, George Sand et Chopin... Je profitais de ma rencontre pour proposer à Frédéric un livret d’opéra que j’avais écrit, intitulé « l’opéra des 4 chous », qui aurait réuni les fameux compositeurs Choupin, Schuman, Schubert et Schouenberg. Un projet hélas impossible à mener, puisque Schouenberg n'était pas encore né à l'époque.  Mais ce livret me valut de rencontrer le compositeur Bite au vent, auteur du célébrissime « hymne au joy », hymne qui le rendit complètement sourd à force de répéter les différents mouvements en agitant sa baguette de chef d’orchestre, en solitaire dans sa chambrette. Je fréquentais aussi Carmen, sa bonne espagnole...  Un fort tempérament. Enfin... L’humour est enfant de poème, qui n’a jamais jamais connu connu de loi. Mis à part Carmen, à cette époque là, je prisais aussi fort la Martine, et ses objets loin d’être inanimés qui avaient bel et bien une âme, je vous prie de le croire.

 

Le XIXème siècle fut une époque très confuse : certains voulaient porter aux nues la Raie publique, et rêvaient de cons fraternisés, tandis que d’autres, partisans du trône et de l’hôtel (c’est à dire de la restauration rapide), inspirés par les corps beaux et adeptes du sang bleu con génital, refusaient que le peuple bouffe du cul raie. De temps en temps une secousse agitait la France, les raies voltées s’agitaient, convulsives et électriques, mais hélas cela finissait toujours par la raie pression la plus sanglante. Mais personnellement, tous ces branles-bas ne m’intéressaient pas le moindre du monde, la politique ne m’a jamais beaucoup plu, contrairement à l’art, puisque ma grande quête (et je dirais même quéquête, pour bien mettre en valeur sa dimension mystique) dans la vie fut toujours d’essayer de différencier le lard du cochon.

 

Tout cela pour vous expliquer que la quasi totalité du XIXème siècle je la passais dans une maison close montmartoise. C’est dans ce bordel que je rencontrais Baudelaire, en plein  beau délire. Mais alors que lui se délectait en suçotant des pipes d’opium, moi je me délectais quand c’était mon enfant ma soeur qui me les taillait....  J’ai aussi connu les muses des grands peintres qui répondaient aux surnoms de « Courbée », « Corolle », « Deux gars », Camille « pisse et rotte », "Renoi", « Suce-les »... Je me souviens aussi de « Lilly pute », la muse de Toulouse-Lautrec, que l’on entendait à travers la porte de sa chambre beugler en plein orgasme « Ô nanisme !». Dans ce bordel, il y avait aussi deux cabinets, un au rez-de chaussée, que l’on appelait tout simplement « Gogue 1 », et l’autre à l’étage, que l’on appelait « Vent gogue », car il était beaucoup mieux aéré. 

Et bien sûr, je connus Rimbaud et Verlaine. Pour le premier je me souviens parfaitement des sanglots longs de son vieux fion qui résonne (c'est de la mémoire olfactive), quant au second, j'ai gardé avec moi un manuscrit griffonné de sa plume, un poème écrit au lupanar, qui s'intitulait le baiseur de Val' (Valérie, Val’ pour les intimes, était une des pensionnaires du bordel) et que voici dans son intégralité.

 

C’est un trou de verdure d’où coule une rivière

Accrochant follement aux herbes des haillons

D'argent* ; où le soleil, de ses montagnes fières,
Luit : c'est ma petite Val’ qui mousse de rayons.

(* Haillons d’argent : il faut croire qu’elle portait un string à paillettes argentées déchiré)

Un soldat jeune, bouche ouverte, et tout nu,
Et la bite baignant dans son frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe**, sous la nue***,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

 

(** il aimait la tirer dans le jardin. D’ailleurs pendant longtemps, à cause de ce vers, j’ai cru qu’il s’agissait d’une poésie de pré vert)

(*** ce qui signifie que la fille est au–dessus bien sûr)


Les pieds dans les glaouis****, il dort. Souriant comme
Sourirait un obsédé malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.


(**** : j’avoue ne pas très bien comprendre la position, mais ça a l’air de le faire sourire, donc...)


Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Elle a deux trous rouges... Oh ! Trop étroits !

 

 

Je m’amusais tant dans ce bordel que je mis un an avant de me rendre compte que la première guerre mondiale avait éclaté. Je n’ai pas beaucoup d’anecdotes à vous fournir à ce sujet, puisque mon nez étant trop proéminent pour entrer dans un masque à gaz, je fus exempté du service militaire. Je ne fis donc pas la guerre des tranchées, juste celle des tronchées, avec les femmes des poilus, assurant ainsi le front de l’arrière, oeuvre patriotique s’il en est, puisque je contribuais activement à lever le moral des croupes, au redressement du pays, ainsi qu’au repeuplement de la France.

 

Quant à l’entre-deux guerres, ce furent pour moi des années vraiment folles. Tout d’abord, je fus tenté par le communisme. À tel point que je suis parti en Union Soviétique. Mais je suis l’auteur du voyage dans ta lune, pas dans la planète marx, et cette planète rouge, qui de loin parait si accueillante, est en réalité absolument invivable, faute d’oxygène on s’y asphyxie. En réalité, mon voyage en Russie fut fort discret. On dit qu’un écrivain de là-bas écrivit une histoire au sujet de mon nez, mais personnellement je n’y crois pas, parce c’est un Gogol qui l’affirme.

 

Je m’en fus donc de Russie, et après le communisme, je décidai de m’adonner au capitalisme sauvage. A Chicago, je connus le célèbre bandit Al Capote, que l’on appelait aussi « S’carre fesse » parce qu’il avait toujours le cigare au bord des lèvres, mais je dus partir dare-dare de Chicago, car j’avais eu une relation avec sa soeur, ce qui n’est jamais très bien vu dans la culture sicilienne. Pauvre Emma Capote, je l’entends encore chantonner, les larmes aux yeux. « j’aimerais tant revoir Sire Anus »...

 

Depuis Chicago, je me rendais à New York, et devins brocker à Wall Street. J’étais assez doué pour ce métier, ma foi, puisque j’ai toujours eu les bourses bien garnies. C’est là que je découvris pour la première fois la drogue nasale par excellence : la cocaïne.  Vu la dimension de mes narines, j’en prenais vraiment beaucoup, à tel point que les autres brockers inventèrent pour moi l’indice Coke 40, en fonction du nombre de grammes que j’inhalais par jour. Je crois même que le fameux crack de Wall Street est dû en réalité à ma consommation personnelle, puisque, ayant tout reniflé, il ne restait plus ce jour-là de coco pour les autres banquiers, ce qui déclencha aussitôt un immmense mouvement de panique.

 

Fort de cette expérience malencontreuse, et craignant pour ma santé, je retournai en France. C’est là que je découvris le surréalisme, qui m’impressionna beaucoup. Je fus spécialement influencé par le dadaïsme, et m’amusais beaucoup à explorer de nouvelles voies créatives et de nouvelles figures de styles à dada sur mon bidet ou perché sur la croupe d’Elsa Triolet, avec qui je pratiquais le triolisme en compagnie d’Aragon. Il faut avouer qu’Aragon faisait des poèmes déchirants. Moi, je n’écris que des poèmes déchirés, c’est à dire complètement bourré. Par contre je remercie de tout coeur Magritte, puisqu’un jour, une de mes fiancées me trouva en flagrant délit, et je lui répondis :

« Mais, chérie, ceci n’est pas une pipe

 

- Ah ? Pardon, je ne comprendrais jamais rien au surréalisme,moi. Désolé, mon amour ».

 

Les mauvaises langues disent de moi que je serais l’instigateur du nazisme, la doctrine des gros nazes.  C’est pure colomnie, tout comme aujourd’hui de dire que je suis un fervent admirateur de Tony Gros Blair. En réalité, les nazis, je ne peux pas les piffer, et en matière à la fois philosophique et nasale, j’avoue préférer Camus à Friedrich Nietzche, -le simple fait de prononcer son nom me provoque de terribles crises d'éternuements...    

 

Je ne me souviens plus du jour où éclata la seconde guerre mondiale, j’étais en zone occupée, sans doute. Ce n’est que plus tard que je compris que le maréchal Putain avait vendu la France aux nazis, lorsque je pris le maquis en compagnie d'une sémillante camarade, pour répondre à la pelle des deux gaules, et je peux vous dire qu'il n'y eut guère beaucoup de résistance.

 

Après guerre, je côtoyais les existencialistes. Il paraîtrait même que j’aurais inspiré à Sartre son fameux roman « la nosée »... Mais avec Jean-Paul nous avions de graves divergences, occulaires surtout, depuis qu’un jour je me moquais de lui en lui disant que c’était tout de même un comble pour une personne qui louchait autant d’être le compagnon d’une femme qui s’appelait « de beau voir ». Comme il voulut me balancer ses mains sales en travers la figure, je lui rétorquais alors que de Beauvoir méritait le prix « no belle » de physique, c’est à dire le prix pour le physique le plus désavantageux. Sartre, comme chacun sait, refusa le prix « no belle », monta avec sa compagne dans son auto et démarra. La dernière phrase que je l’entendis prononcer fut : 

 

« En voiture Simone »  

 

Ensuite, il y eut la guerre d’Algérie, mai 68, la libération sexuelle, le féminisme, et cette extraordinaire invention que fut la contraception. Je n’avais plus besoin de dorer la pillule des jeunes filles pour coucher avec elles, et dorénavant, les seuls morpions qu’elles pouvaient attraper après nos relations étaient ceux de ma moustache de moustiquaire (un vieux bouc, que j’avais conservé). Par contre 69, malgré ce que ce nombre laissait présager, fut une année quelconque pour moi. Tout le monde s’écriait, ravi : « on a marché sur la lune, on a marché  sur la lune !», et moi, cela me faisait sourire, car cela faisait déjà belle lurette que j’avais voyagé dans toutes les lunes de la création et exploré tous ses cratères. 

 

Enfin, nous voici donc maintenant à l’aube du 21ème siècle. Pour conclure cette petite rétrospective, je dirais ceci. Si le nez de Cleopâtre eut été plus court, il eut changé la face du monde, disait Blaze Pascal. Quant au mien, s’il eût été plus court, il n’aurait pu transformer aucune fesse immonde. Ilse seraient faites engloutir sans plus, et les fesses n’auraient absolument rien senti.

10. Au fait : qu'est-ce que le zérotisme?

...Mais je me rends compte, amies lectrices, qu'après tant d'élucubrations je n'ai toujours pas expliqué ce qu'est le zérotisme. Tout le monde connait l'érotisme, mais le zérotisme, pourquoi donc?

Bien sûr, je pourrais vous parler de Zaratoustra, de Zeus, du philosophe Zénon... Mais je dois l'avouer: tout provient en réalité d'une faute de frappe sur mon clavier d'ordinateur. Il s'agit en effet d'un clavier "AZERTY", et le "Z" est à côté du "E". Comme je suis, souvenez-vous, tout de même né au 17ème siècle, vous comprendrez aisément mes difficultés à maîtriser l'outil informatique. Je serais né au 18ème siècle, encore, c'était l'époque des lumières. Mais je dois bien avouer que je n'en suis pas une.

Cependant, à défaut d'être intelligent, je n'en suis pas moins malin, et à propos de fautes de frappe, je dois bien dire que j'en tire aussi certains avantages... Par exemple, j'écris toujours, dans mes correspondances virtuelles, "bonjouir" au lieu de "bonjour", et on me pardonne volontiers ce petit lapsus digital, car le "i" est situé entre le "u" et le "o" (vérifiez vous-même)... Mais il s'agit, bien entendu, d'une erreur tout à fait volontaire...

Cependant je ne voulais point vous parler d'informatique ici, je réserve ce sujet pour plus tard: Mon but était en effet de parler du zérotisme. Qu'est-ce que c'est?


Disons que le "Z", fruit d'une erreur de frappe m'a permis de me pencher, dans tous les sens du terme, sur ce concept. Après moulte réflexion, je me rends compte que tiens beaucoup au "Z". Voici pourquoi:

- Le Z, c’est la marque de ceux qui ne se prennent pas au sérieux. C’est une signature, la marque de Zorro, le Zizi vengeur et masqué, zouave et zazou, zèbre et zébu, zéro de conduite.

- Mais surtout parce que le "Z" vient après le "X", la marque du porno et de l'homme, et après le "Y" le signe de la femme, de l’inconnue à cul nu. Pour comprendre pourquoi le « Y » est la marque la femme d’ailleurs, il convient de mettre la lettre entre parenthèses :

( Y )

On obtient aussitôt une jolie croupe munie de son triangle zérotique. Des seins valent souvent mieux qu’un long discours, non ? Oui, le "Z" va plus loin que le X, le porno, car il est le fruit de la symbiose de la femme et l'homme. Et c’est ainsi donc qu’une erreur de frappe m’a permis d’écrire de magnifiques poésies zénithales (ce qui veut dire relatives au zénith, bien sûr , qu’alliez vous penser ?)


Par contre, je dois dire la pornographie m’indiffère. Mais quelle est donc la différence?

Pour un censeur, la distinction est facile, le premier c'est du X et le second XXL. Mais la vraie différence entre érotisme et pornographie c'est l'art (et le lard aussi, vous verrez pourquoi ensuite). Et qu'est-ce que c'est l'art ? Une très bonne question, manifestement... Mais je ne vous remercie pas de me l’avoir posée. Je vais encore devoir me prendre la tête de noeud, et branler du chef jusqu’à en expulser un peu de matière grise (ou blanche)

Voici donc une explication en trois parties, thèse, antithèse et foutaise... En amour, vous savez, il est extrêmement important d'introduire ses parties, avant de pénétrer vraiment dans le vif du sujet, en l’occurrence le cul.

Voyons voir. Ceci serait la thèse:  le grand cinéaste Eisenstein disait que le cinéma est un art majeur, puisque c’est le seul moyen d’expression artistique, avec l’opéra, capable de réunir à la fois arts plastiques, littérature et musique. Mais le cinéma, hélas ne peut retranscrire ni le goût ni l'odorat...

Si l'on poursuit dans cette voie, l'art majeur serait donc celui qui réunit tous les sens à la fois... La gastronomie par exemple... Elle stimule le goût, l'odorat, la vue et le toucher. Mais il faut bien avouer que l'ouïe n'est que rarement stimulée... Que nous reste-t-il donc ?: le zérotisme. Le seul art majeur qui regroupe les cinq sens, et même des fois le 6e et le septième ciel, c'est bel et bien le sexe ! La gastronomie, l'opéra, le cinéma, ce ne sont que des amuse-gueule, des mises en bouches, des préambules à l'amour. Combien d’actes sexuels débutent d’ailleurs par un bon repas, un soirée à l'opéra ou au cinéma, et un verre partagé entre futurs amants ?

Je crois bien que j’aurais pu devenir un cuisinier exceptionnel (mes spécialités étant le tournedos, la dinde farcie et la pièce montée)  ; et que, grâce à mon nez faramineux j’aurais pu faire un excellent sommelier, mais j’ai préféré opté pour l’art majeur, le zérotisme, dont je suis un véritable « maître queue ». 

Oui, le zérotisme est du grand art... Mais qu’est-ce que l’art, me direz-vous ? Je n’y ai toujours pas répondu. Voici donc, alors, la seconde partie : l’antithèse. L'art c'est de rendre beau ce qui est laid, sans pour autant maquiller la laideur, mais en la transcendant. Si la mère de Van gogh était entré dans sa chambre à Arles, je suis persuadé qu'elle dirait : "Range ta chambre, Vincent, et jette ces vieilles godasses à la poubelle, tu pues des pieds avec!" (mon père spirituel –si on peut l’appeler ainsi, car  c’est un épouvantable matérialiste-  s'appelle aussi Vincent, et il a entendu plus d'une fois cette phrase dans sa jeunesse). Et oui, la chambre de Van Gogh, ce n'était pas spécialement une oeuvre d'art... Par contre une fois qu'il l'a peinte: j'vous d'mande pardon ! Et bien, avec le sexe c'est pareil: personnellement, je ne mangerai pas de la sécretion vaginale à la petite cuiller le matin pour accompagner mon café. J'ai essayé, et c'est plutôt dégueulasse. Cependant, en situation... Rien n'est sale en amour et rien n'est laid dans l'art. Les photographes des revues pornos rallongent les bites au photoshop, et suppriment les vergetures. Le zérotisme, c’est le contraire: on aurait plutôt tendance à exagérer les bourrelets. Car au bout de la laideur se trouve la beauté... Si une personne est hideuse, elle devra devenir artiste pour stigmatiser sa laideur et devenir belle. Ne pas cacher l'immonde. L'exhiber avec fierté. Elle deviendra zérotique. Sinon, vous avez qu'à regarder ma tronche de noeud...

C'est ça pour moi l'art,

Et l'art c'est la vie

Eh ! mais c'est de l'art de vivre dont je parle

Et certainement pas de l'art des bonnes manières

Où de jolis chemins qui ne mènent à rien

Car les arts, en anagramme

Ni à l'endroit, ni à l'envers

C'est l'art des bonnes manières

Et ça fait.... DES RATS !!!!!!

 

Et la foutaise, où est-elle, me direz vous... Et bien mesdames, si vous voulez bien m’accompagner. Une fois annoncées mes parties, c’est le moment de les introduire, vous ne croyez pas ? 

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